Georges Ugeux, actuel président de la banque d'affaires Galileo Global Advisors à New York, estime mercredi dans le Journal du matin de la RTS que l'élection est déjà jouée, même si on cherche à dire le contraire. Et de citer le vote des Noirs, des latinos et des femmes pour Hillary Clinton, alors que c'est surtout le "vieil homme blanc" qui va voter pour Donald Trump.
En outre, à ses yeux, si l'on regarde la situation Etat par Etat, Hillary Clinton a déjà dépassé la majorité de grands électeurs et ne peut plus perdre. "Mais personne ne le dit et comme il y a beaucoup d'argent à gagner en maintenant la tension pour les prochains mois, le show va continuer", ajoute-t-il.
Une envie de faire le show
En juin dernier, dans Forum, Georges Ugeux jugeait que Donald Trump ne souhaitait pas devenir président et cherchait une stratégie de sortie. Il poursuit dans ce raisonnement aujourd'hui en affirmant cette fois qu'il va bel et bien se présenter, mais qu'il va s'effondrer malgré ce que disent les sondages.
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Ce que nous avons vu lors du débat était une honte, une insulte à l'électorat et à l'Amérique
"A la dernière minute, les gens vont réaliser", ajoute le financier, qui cite le débat de mardi en exemple, durant lequel Donald Trump est apparu non préparé, n'a pas répondu aux questions et a insulté Hillary Clinton. Et d'ajouter que le candidat républicain n'a jamais voulu être élu, n'a pas cherché à se préparer ou à étudier les dossiers, mais avait seulement envie de faire le show et d'arriver deuxième.
Les marchés sont sûrs du succès de Clinton
Au niveau des marchés, Georges Ugeux pense qu'ils ont intégré désormais qu'Hillary Clinton sera la prochaine présidente, mais comme ils ne sont pas encore tout à fait sûrs, il y aura encore des "vibrations" avant le vote. Mais s'ils devaient tout-à-coup être convaincus que Trump allait gagner, ils s'effondreraient immédiatement.
En outre, les marchés savent que si Hillary Clinton n'entend pas mener une politique pour les riches, elle n'est pas anti-Wall Street. En revanche, si Trump était élu, cela représenterait un risque mondial militaire, politique et donc financier, ce que Wall Street ne souhaite pas.
Ce sera l'histoire d'un grand échec, d'un individu, mais surtout pour le Parti républicain qui a finalement organisé un processus dans lequel il a choisi le plus mauvais candidat de tous ceux qui se sont présentés
Au final, pour qu'Hillary Clinton perde, il faudrait une "catastrophe", par exemple une révélation qui décrédibileserait la démocrate sur un point fondamental, beaucoup plus grave que les emails, ce qui est peu probable tant elle a été scrutée ces derniers mois par l'équipe de Trump. Par conséquent, l'ex-Première dame sera élue le 8 novembre, "même si c'est sans enthousiasme".
boi