"Ce que Trump ferait est vraiment imprévisible. Il dit tout et son contraire. Il dit ce qui lui passe par la tête: rien. On a là un ignorant, susceptible et mégalomane, qui pourrait faire n'importe quoi. Et en particulier avec l'arme nucléaire, c'est trop dangereux!", s'alarme le linguiste et philosophe Noam Chomsky au micro de la RTS.
Survie de l'espèce en jeu?
Le candidat républicain "répète qu'il est un grand négociateur, que la Chine, la Russie feront ce qu'il demande. Supposez qu'il essaie et que personne ne lui obéit. Que fera-t-il ensuite? La survie de l'Espèce humaine en dépend! Prendre un tel risque, c'est vraiment effrayant", estime l'idéologue de la gauche radicale américaine.
Donald Trump est une sorte de symbole de l'opposition aux institutions
Donald Trump "est une sorte de symbole de l'opposition aux institutions, qui est un phénomène très répandu. Et cette opposition est une conséquence des programmes néo-libéraux. Ils ont eu des effets très négatifs sur la population", estime Noam Chomsky.
Il relève aussi que près de la moitié des Américains "croient que le monde a été créé il y a 10'000 ans". Et "ce segment de la société représente une grande part du soutien à Trump. Ses supporters se sentent proches de la doctrine autoritaire, suprémaciste ou patriarcale".
Le rôle des médias
A propos du phénomène médiatique autour du candidat républicain, Noam Chomsky analyse que "les médias sont des entreprises, dont le but est de faire du profit. Ils adorent le phénomène Trump. Et ils le disent! Un responsable de CBS a dit que Trump était la meilleure chose qui leur soit arrivée, parce qu'il augmente les revenus publicitaires. Qu'importe si ce qu'il dit est vrai ou faux!"
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Celui qui, à 88 ans, enseigne encore au MIT de Boston, illustre son propos avec le fait que Trump dit qu'il n'y a pas de changement climatique et soutient les énergies fossiles."Ces propositions sont réellement mortelles", mais aucun média n'explique les conséquences de ce programme, déplore Noam Chomsky.
Voter "utile"
Alors qu'il soutenait Bernie Sanders lors de la primaire démocrate, l'universitaire exhorte maintenant à voter utile en choisissant Hillary Clinton: "si je vote pour un candidat d'un troisième parti (ndlr: l'écologiste Jill Stein ou le libertarien Gary Johnson par exemple) dans un Swing State, un Etat disputé, alors ça veut dire que je vote pour Trump".
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Philippe Revaz/cab