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Les Colombiens disent oui ou non à l'accord de paix avec les FARC

Un bureau de vote de Bogota, où se rendent les Colombiens ce dimanche.
Un bureau de vote de Bogota, où se rendent les Colombiens ce dimanche.
Les Colombiens votent dimanche sur la paix avec la guérilla des FARC, lors d'un référendum dont l'issue conditionne l'entrée en vigueur de cet accord inédit qui vise à clore le chapitre d'un conflit de plus d'un demi-siècle.

"La paix est le chemin pour que nos enfants, nos petits-enfants aient un pays meilleur", a déclaré dimanche le président Juan Manuel Santos, qui votait à Bogota.

Près de 34,9 millions d'électeurs sont appelés à répondre par oui ou par non à la question: "Soutenez-vous l'accord final d'achèvement du conflit et de construction d'une paix stable et durable?", titre d'un document de 297 pages issu de près de quatre années de pourparlers.

Plus de 260'000 morts

L'accord avec les Farc vise à mettre fin à la plus ancienne confrontation armée des Amériques qui, au fil des décennies, a impliqué diverses guérillas d'extrême gauche, des milices paramilitaires d'extrême droite et les forces de l'ordre, faisant plus de 260'000 morts, 45'000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Le référendum, non obligatoire, a été voulu par Juan Manuel Santos afin de donner la "plus large légitimité" possible à l'accord qu'il a signé le 26 septembre avec le chef des Farc, Rodrigo Londoño. Les résultats sont attendus en fin de journée.

afp/mre

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Le "Oui" donné gagnant

Pour l'emporter, le "Oui" doit recueillir au moins 4,4 millions de voix (13% de l'électorat) et le "Non" un score plus faible. Les derniers sondages, réalisés avant la signature de l'accord, donnent un large avantage au "Oui".

Selon l'institut Datexco, 55% des personnes interrogées se disent prêtent à voter pour et 36,6% contre. Une autre enquête, de l'institut Ipsos Napoleon Franco, donne 66% au "Oui" et 34% au "Non".

Accord trop laxiste, selon les opposants

Les opposants dénoncent un "laxisme" des sanctions prévues contre les auteurs des crimes les plus graves, qui seront jugés par un tribunal spécial et pourront bénéficier de peines alternatives à la prison s'ils disent la vérité.

Ils rejettent aussi la participation des ex-Farc à la vie politique, craignant un basculement vers un "castro-chavisme" inspiré des régimes cubain et vénézuélien.

Le gouvernement comme les Farc a écarté toute renégociation. Lors d'un entretien à l'AFP, M. Santos a averti que si le "Non" l'emporte, les guérilleros "retournent dans la jungle".