Sur 99,98% des bulletins de vote dépouillés, le non s'impose à 50,21% devant le oui à 49,78%, alors que la participation a été de 37,28%. Le président Juan Manuel Santos a reconnu la victoire du non.
Ce rejet était inattendu, plusieurs sondages donnant depuis des semaines le oui largement en tête.
Les opposants jugent l'accord signé lundi dernier à Carthagène trop favorable aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Le texte prévoit leur retour à la vie civile, sans purger de peines de prison, en échange d'un dépôt des armes.
La majorité, bien que d'une très étroite marge, a dit non. L'autre moitié du pays à dit oui, bien que tous, sans exception, veulent la paix.
Cessez-le-feu définitif en vigueur
"Je ne me rendrai pas et continuerai à rechercher la paix", a déclaré le président Juan Manuel Santos. Et d'affirmer que le cessez-le-feu bilatéral et définitif, observé depuis le 29 août, "reste valide et restera en vigueur".
De son côté, Timochenko, le chef des FARC, a déploré depuis La Havane "que le pouvoir destructeur de ceux qui sèment la haine et la rancoeur ait influé sur l'opinion de la population colombienne". Mais il a réitéré la disposition des guérilleros "à ne faire usage que de la parole comme arme de construction de l'avenir".
Pas de plan B
Le gouvernement a plusieurs fois déclaré ne pas avoir de plan B en cas d'échec du oui et il a, comme les Farc, écarté toute éventualité de renégociation de l'accord. En septembre, Juan Manuel Santos avait averti que si le non l'emportait, les guérilleros "retournent dans la jungle".
L'accord visait à ce que les Farc, nées en 1964 d'une insurrection paysanne et qui comptent encore 5'765 combattants, se convertissent en parti politique après avoir remis leurs armes à l'ONU.
agences/gr
Alvaro Uribe pour un "pacte national"
L'ex-président colombien Alvaro Uribe, féroce opposant à l'accord de paix avec la guérilla des Farc, a appelé à un "grand pacte national" dimanche.
"Nous voulons contribuer à un grand pacte national. Il nous semble fondamental qu'au nom de la paix, ne soient pas mises en danger les valeurs qui la rendent possible", a affirmé l'ancien chef de l'Etat (2002-2010), actuellement sénateur de droite.
Celui qui sort triomphant du référendum, juge que tous les Colombiens veulent la paix mais que l'accord nécessite des "corrections".
L'ELN veut continuer de négocier
L'ELN, seconde guérilla de Colombie, a réagi dimanche à l'échec du référendum, disant qu'elle souhaitait une "issue négociée" au conflit armé qui déchire le pays depuis plus d'un demi-siècle.
L'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) a écrit sur Twitter qu'"en dépit des résultats", il faut "continuer à lutter pour la paix".
"Nous appelons la société colombienne à continuer à chercher une issue négociée au conflit armé", a ajouté l'ELN, qui devrait entamer des pourparlers de paix, dont l'ouverture prochaine avait été annoncée en mars. Mais ils n'ont à ce jour pas encore débuté, le président Juan Manuel Santos exigeant au préalable la libération de tous les otages de cette guérilla.