Des foules ont rempli lundi les grandes places des principales villes de Pologne, suivant les mots d'ordre appelant les femmes à s'absenter du travail et à manifester.
Dès le matin, des protestataires s'étaient réunies devant le siège du parti conservateur au pouvoir Droit et Justice (PiS), pour former un "mur de la fureur" contre la proposition de loi envoyée la semaine dernière à une commission parlementaire.
Proposition d'initiative citoyenne déposée par le comité "Stop Avortement", le texte prévoit l'interdiction de l'IVG à une exception près: lorsque la vie de la femme enceinte est en danger immédiat.
Peines de prison prévues
Le texte prévoit également une peine de prison pouvant atteindre 5 ans tant pour les médecins et autres personnes participant à l'IVG, que pour les patientes elles-mêmes, mais autorise le juge à renoncer à punir ces dernières.
"Qu'elles s'amusent", a commenté le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski, provoquant une avalanche de réactions indignées.
afp/mre
"Manifestation terrifiante de la civilisation de la mort"
Les évêques polonais, qui appuient le principe général d'interdiction, se sont également prononcés contre une sanction pénale contre les femmes ayant subi l'IVG.
Ils ont vivement critiqué les rassemblements de lundi. "Ces marches noires sont une manifestation terrifiante de la civilisation de la mort", a déclaré l'archevêque de Lodz.
Trois cas pour lesquels l'IVG est autorisée actuellement
La loi en vigueur autorise encore l'avortement dans trois cas : risque pour la vie ou la santé de la mère, examen prénatal indiquant une grave pathologie irréversible chez l'embryon et grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste.