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Ce qu'il faut retenir de Wikileaks, dix ans après son lancement

Julian Assange, photographié lors de la conférence de presse qu'il donnait le 4 octobre par visioconférence. [Maurizio Gambarini]
Julian Assange, photographié lors de la conférence de presse qu'il donnait le mardi 4 octobre par visioconférence. - [Maurizio Gambarini]
Fêtant ses dix ans mardi, Wikileaks peut se targuer d'avoir répandu le phénomène des lanceurs d'alerte dans le monde. Retour sur les principaux éléments ayant marqué la courte histoire de l'organisation.

C'était le 4 octobre 2006. Le nom de domaine wikileaks.org était officiellement enregistré. Tirant son nom de "wiki", en référence à l'idéal d'ouverture et d'auto-gestion des usagers du site Wikipedia, et de l'anglais "leaks" (fuites), le site a depuis publié "10 millions de documents" fournis par des lanceurs d'alerte, soit "3000 par jour en moyenne".

C'est du moins ce qu'a rappelé mardi, vêtu d'un t-shirt noir frappé du mot "Truth" ("Vérité"), son fondateur Julian Assange à l'occasion d'une conférence de presse.

Si l'organisation s'est fait connaître en 2009 avec la publication de centaines de milliers de messages de bipeurs envoyés aux Etats-Unis le 11 septembre 2001, il faudra encore attendre une année pour que le grand public prenne véritablement connaissance de sa puissance de frappe.

LE "CABLEGATE"

Le principal fait d'armes de Wikileaks a lieu le 28 novembre 2010. L'organisation donne des sueurs froides au corps diplomatique américain en publiant des dizaines de milliers de câbles diplomatiques, avec l'aide de cinq grands journaux internationaux (New York Times, Guardian, Spiegel, Le Monde, El País).

C'est le "cablegate", une fuite de plus de 250'000 documents secrets révélant les dessous de la diplomatie américaine, après laquelle le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, deviendra l'ennemi public numéro un aux Etats-Unis.

La plate-forme a par la suite poursuivi ses révélations, publiant la vidéo d'une bavure de l'armée américaine en Irak, puis des milliers de documents militaires sur l'Afghanistan.

UNE TAUPE DANS L'ARMEE

Le "cablegate" n'aurait pas été possible sans le militaire transsexuel Chelsea Manning, anciennement Bradley Manning, la taupe qui a transmis plus de 700'000 documents confidentiels au site.

En août 2013, elle a été condamnée à 35 ans de prison par une cour martiale, qu'elle purge dans une prison militaire dans des conditions d'isolement maximum. Elle a fait appel.

Un autre lanceur d'alerte, Edward Snowden, ex-employé de la NSA à l'origine de révélations sur des programmes de surveillance de masse, a bénéficié du soutien actif de Wikileaks, bien qu'il n'ait pas choisi le site pour se confier. Julian Assange l'a très vite pris sous son aile, lui recommandant de s'exiler à Moscou pour échapper à la justice américaine.

UN FONDATEUR TRAQUE

Difficile de dissocier Wikileaks de son charismatique fondateur, Julian Assange. Génie persécuté pour les uns, manipulateur paranoïaque pour les autres, l'Australien de 45 ans est sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par la Suède dans le cadre d'une enquête pour viol remontant à août 2010, des accusations qu'il réfute.

Pour éviter l'extradition vers la Suède, puis éventuellement, les Etats-Unis, l'ancien hacker est réfugié depuis 2012 à l'ambassade d'Équateur à Londres. En début d'année, un comité de l'ONU a jugé sa détention arbitraire et demandé sa libération, une décision non contraignante.

UNE RELATION CONTROVERSEE AVEC LA RUSSIE

Lors de son lancement, Wikileaks, fruit d'une collaboration internationale entre mathématiciens, notamment des dissidents chinois, visait particulièrement les régimes répressifs d'Asie et de l'ex-bloc soviétique.

Au fil du temps cependant, la plupart des révélations ont été faites au détriment des Etats-Unis ou de ses alliés et souvent au bénéfice de la Russie. Julian Assange est en outre régulièrement invité de la chaîne pro-Kremlin Russia Today (RT), sur laquelle il a présenté une série d'émissions.

La Russie est notamment soupçonnée d'être à l'origine de la fuite de courriels internes au parti démocrate, révélant un possible biais des responsables en faveur d'Hillary Clinton, publiés cet été.

>> Lire : Wikileaks publie de nouveaux documents du Parti démocrate américain

kg avec agences

>> Sujet traité dans les bulletins horaires de 13h et 14h sur RTS La Première

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