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Antonio Guterres, le fervent catholique socialiste nommé à la tête de l'ONU

Le Portugais Antonio Guterres devrait être le prochain secrétaire général de l’ONU.
Le Portugais Antonio Guterres devrait être le prochain secrétaire général de l’ONU / 12h45 / 2 min. / le 6 octobre 2016
Réputé pour être un homme d'action, l'ex-Premier ministre portugais Antonio Guterres est un socialiste modéré, catholique et pro-européen, qui a gagné ses galons comme haut commissaire de l'ONU aux réfugiés (HCR). Portrait.

Son combat pour les migrants

En tant que patron du HCR (2005-2015), Antonio Guterres est mis à l'épreuve dès 2010 par une grave crise mondiale des réfugiés, à la suite notamment des Printemps arabes et de la guerre civile en Syrie. Durant ses deux mandats, il n'a cessé d'alerter la communauté internationale pour plus de solidarité envers les millions de migrants et demandeurs d'asile.

Son bilan à la tête du HCR est également marqué par une réforme de son organisation interne, qui a permis de réduire d'un tiers le personnel basé à Genève afin d'augmenter la capacité d'intervention d'urgence à l'international.

Militant socialiste: le "marteau-piqueur parlant"

Antonio Guterres, né à Lisbonne et âgé de 67 ans, entame son parcours politique au sein des mouvements catholiques, après une formation d'ingénieur. Il entre ensuite au Parti socialiste portugais, pour lequel il milite au lendemain de la Révolution des oeillets de 1974, qui a mis fin à près de 50 ans de dictature.

Elu député de la première législature en 1976, Antonio Guterres a longtemps siégé au Parlement, gagnant dans les joutes oratoires une réputation de tribun au verbe facile qui lui a valu le sobriquet de "marteau-piqueur parlant".

Sous la direction d'Antonio Guterres dès 1992, les socialistes remportent les législatives d'octobre 1995, une victoire qui le propulse au poste de Premier ministre.

Un europhile

Cet pro-européen convaincu se fixe pour objectif prioritaire l'entrée dans l'euro, pari qu'il remporte avec succès.

Reconduit après les législatives de 1999, Antonio Guterres restera dans l'histoire comme le premier chef d'un gouvernement minoritaire à mener son mandat à terme depuis l'avènement de la démocratie au Portugal.

Fin 2001, les socialistes perdent les élections municipales. Il démissionne de son poste de Premier ministre sur le champ, à mi-parcours de son mandat, pour se consacrer à sa carrière diplomatique à l'étranger.

Opposé à l'avortement

Fervent catholique, Antonio Guterres n'a jamais caché ses réticences à l'égard de l'interruption volontaire de grossesse.

Ses détracteurs, notamment au sein du PS, lui reprochent d'avoir contribué à la victoire du non lors du référendum de 1998 sur la dépénalisation de l'avortement.

Sur le plan privé, Antonio Guterres a eu deux enfants avec sa première épouse, décédée en 1998. Il s'est remarié depuis.

afp/mo

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