Les dirigeants européens ont symboliquement inauguré cette nouvelle force, qui remodèle l'agence Frontex, à la frontière entre Bulgarie et Turquie, principal point d'entrée terrestre des migrants lorsqu'ils contournent la Méditerranée.
Au poste-frontière bulgare où s'est déroulée l'inauguration, le Commissaire européen Dimitris Avramopoulos a salué "un jour historique" et un "symbole d'unité" pour les 28 membres qui démontrent "leur responsabilité collective dans la gestion de leur frontière extérieure commune".
En première ligne
L'Agence européenne de gardes-côtes et gardes-frontière (EBCG) aura notamment pour mission d'assister les pays situés en première ligne des arrivées de migrants, en cas d'afflux massif de candidats à l'asile. Cette structure pourra faire appel rapidement à une réserve de 1500 hommes.
L'agence aidera aussi aux retours volontaires des migrants et vise à permettre un retour progressif à la libre circulation dans l'espace Schengen, un des piliers de l'UE.
afp/cab
Mise sur pied rapide pour résoudre la crise
Avec plus de 850'000 arrivées par la mer en 2015, la Grèce avait connu des mois de détresse sur ses îles, où des milliers de personnes débarquaient chaque jour.
Les pays de l'UE avaient semblé incapables d'apporter une réponse rapide et coordonnée à cette crise inédite.
La mise sur pied de l'Agence européenne de gardes-côtes et gardes-frontières a été menée au pas de charge, en quelques mois.
Durant cette période, le pacte scellé par l'UE avec Ankara en mars et la fermeture des frontières initiée par les pays situés sur l'itinéraire migratoire des Balkans a fait chuter les arrivées sur les îles grecques.
Les inquiétudes portent désormais davantage sur l'Italie, soumise à une forte pression de candidats à l'asile embarquant depuis les côtes libyennes.
Une crise qui a entraîné le retour des contrôles
Plusieurs pays dont l'Allemagne, l'Autriche ou la Suède, ont rétabli provisoirement des contrôles aux frontières intérieures pour faire face aux franchissements illégaux.
La Bulgarie, notamment, subit les conséquences de ces verrouillages en cascade: quelque 10'000 migrants s'y trouvent bloqués. Ils sont environ 60'000 en Grèce tandis que 140'000 personnes ont traversé la Méditerranée vers l'Italie cette année.
Sofia est en train de prolonger une haute clôture barbelée destinée à couvrir la plus grande partie des 259 kilomètres de frontière avec la Turquie.