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Le Front national renvoyé en procès pour escroquerie électorale

Des sympathisants du Front national (FN) réunis à Marseille pour le congrès d'été du parti, le 6 septembre 2015. [AFP - CITIZENSIDE/FREDERIC SEGURAN]
Des sympathisants du Front national (FN) réunis à Marseille pour le congrès d'été du parti, le 6 septembre 2015. - [AFP - CITIZENSIDE/FREDERIC SEGURAN]
Le Front national (FN) et deux dirigeants du parti d'extrême droite français sont renvoyés en procès pour des soupçons d'enrichissement frauduleux lors des campagnes législatives et présidentielle de 2012, a appris jeudi l'AFP.

Les juges chargés de l'enquête ont ordonné le renvoi en correctionnelle du FN pour complicité d'escroquerie et recel d'abus de biens sociaux, a précisé une source proche du dossier.

Son trésorier Wallerand de Saint-Just est visé pour le délit de recel d'abus de biens sociaux et l'un de ses vice-présidents, Jean-François Jalkh, pour escroqueries, abus de confiance et recel d'abus de biens sociaux, selon la même source. Marine Le Pen avait été entendue dans ce dossier, sans être inculpée.

Enrichissement aux frais de l'Etat

Les soupçons portent sur l'existence d'un système pour capter de l'argent public, en profitant des remboursements de l'Etat sur les frais de campagne, des faits vigoureusement contestés par le FN.

Au total, plusieurs millions d'euros sont susceptibles d'avoir été détournés, en particulier lors des législatives de 2012.

afp/olhor

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Les détails d'un système frauduleux

Les juges financiers soupçonnent des dirigeants du parti et d'une société proche du mouvement, Riwal, d'avoir mis en place un système frauduleux d'enrichissement avec de l'argent public. Les enquêteurs soupçonnent des prestations gonflées et surfacturées sur le dos de l'Etat, qui rembourse les frais de campagne.

Les juges ont ordonné le renvoi en procès du dirigeant de cette société, Frédéric Chatillon, pour faux, escroqueries et abus de biens sociaux.

Jean-Marie Le Pen débouté par la CEDH

L'ancien président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a été débouté jeudi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), devant laquelle il contestait sa condamnation pour avoir affirmé en 2005 que l'occupation allemande n'avait pas été "particulièrement inhumaine".

M. Le Pen se plaignait devant les juges européens que sa liberté d'expression aurait été bafouée, du fait de cette condamnation infligée en 2008 - puis confirmée en 2012, après que le premier jugement eut été annulé en Cassation.

Le dirigeant frontiste avait été reconnu coupable d'"apologie de crimes de guerre" et de "contestation de crime contre l'humanité", à la suite de propos publiés en janvier 2005 dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol.