Des frappes aériennes ont touché de plein fouet une importante cérémonie funéraire samedi dans la ville contrôlée par des rebelles chiites, selon l'ONU. Elles ont fait plus de 140 morts et 525 blessés, selon un dernier bilan.
>> Lire : Des raids de la coalition arabe font plus de 140 morts à Sanaa, au Yémen
La coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite a nié dans un premier temps toute implication, avant de publier un communiqué dans la nuit annonçant une enquête "immédiate".
Les Etats-Unis "troublés"
Cette attaque a été dénoncée par Washington, Téhéran, la Croix-Rouge et le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen.
"Profondément troublés", les Etats-Unis, alliés de Ryad, ont annoncé le réexamen de leur soutien à la coalition qui avait déjà été réduit ces derniers mois.
Les relations entre Washington et Ryad n'ont cessé de se détériorer ces deux dernières années, en particulier après une amorce de rapprochement américano-iranien.
afp/vtom
La France demande une enquête "indépendante"
La France "condamne fermement" l'attaque dans la capitale yéménite Sanaa, qui a fait samedi plus de 140 morts et des centaines de blessés, et demande une "enquête indépendante" sur ces frappes, a indiqué dimanche le ministère des Affaires étrangères.
"La France, profondément choquée, condamne fermement l'attaque à Sanaa (...) Elle demande une enquête indépendante sur cette attaque, afin d'en identifier les auteurs", a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère, Romain Nadal.
La France appelle en outre "l'ensemble des parties au conflit à respecter strictement le droit international humanitaire", a-t-il poursuivi, ajoutant que "ce massacre souligne une nouvelle fois l'urgence d'une solution politique, afin de mettre un terme à la guerre au Yémen"
Manifestations anti-saoudienne à Sanaa
Des milliers de Yéménites ont manifesté dimanche à Sanaa pour dénoncer l'Arabie saoudite à la suite du "massacre" perpétré la veille dans la capitale. Baptisé "Volcan de la colère", le rassemblement a été organisé à l'initiative des rebelles chiites Houthis qui contrôlent la ville.
La coalition menée par Ryad, qui est intervenue au Yémen en mars 2015 contre les Houthis, a été accusée par des organisations de défense des droits de l'Homme de commettre des "bavures" en touchant des secteurs civils dans ses raids.
L'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh, allié aux rebelles chiites Houthis, a par ailleurs appelé dimanche à la mobilisation à la frontière avec l'Arabie saoudite pour "venger" les victimes des attaques de la coalition militaire arabe, dirigée par Ryad et qui soutient les forces loyalistes.