"Le gouvernement du Royaume-Uni a pris l'engagement clair de placer les enfants vulnérables sous le statut de la législation sur l'immigration et de faire en sorte que ceux qui ont un lien avec le Royaume-Uni soient conduits ici sur la base des accords de Dublin", a dit Amber Rudd devant le Parlement.
"Nous avons fait de gros progrès, mais il y a encore du travail à faire", a ajouté la ministre britannique, qui a rencontré son homologue français Bernard Cazeneuve. Selon les accords de Dublin, les demandeurs d'asile doivent faire une demande initiale dans le premier pays d'arrivée, mais peuvent voir leur demande examinée par un autre pays s'ils y ont, par exemple, des proches.
Un millier de mineurs isolés
Bernard Cazeneuve et Amber Rudd ont dit s'être engagés pour la réussite du démantèlement du camp de Calais. Ils précisent que les accords d'Amiens passés en mars entre les deux pays et prévoyant l'accueil au Royaume-Uni des mineurs isolés présents à Calais et disposant d'attaches familiales outre-Manche seront "appliqués et élargis".
Quelques heures avant de se rendre à Londres, Bernard Cazeneuve avait estimé que "plusieurs centaines" de mineurs isolés, sur les quelque 800 identifiés dans la "jungle" de Calais, avaient un lien familial avec le Royaume-Uni. "Je demande solennellement à la Grande-Bretagne d'assumer son devoir moral", avait-il dit.
agences/hend
Lenteur critiquée
Un rapport publié ce week-end par la Croix rouge britannique accuse les autorités du Royaume-Uni de traîner les pieds. Ce rapport fait état d'un millier de mineurs isolés dans la "jungle" de Calais, dont 178 avec des liens familiaux identifiés au Royaume-Uni.
"Cela prend en moyenne dix à onze mois pour faire venir un mineur au Royaume-Uni", explique la Croix Rouge britannique. "C'est dû à des problèmes qui vont d'erreurs administratives de base (...) au manque de personnel."
Selon elle, au moins trois mineurs, qui auraient légalement eu le droit d'entrer au Royaume-Uni pour rejoindre de la famille, sont morts en essayant de le faire illégalement faute de traitement approprié de leur cas.