Pour le deuxième débat présidentiel opposant Hillary Clinton et Donald Trump dimanche soir, des électeurs indécis avaient été invités à poser leurs questions aux candidats afin de s'aider à forger leur opinion. Il n'est pas certain qu'ils aient obtenu toutes les réponses qu'ils attendaient sur leurs programmes respectifs.
>> Lire : Donald Trump et Hillary Clinton s'affrontent sur fond de scandales
L'analyse du temps de parole de Hillary Clinton et Donald Trump effectuée par RTSinfo montre en effet que les scandales impliquant les candidats ont été le premier sujet de discussion (26% du temps de parole total). La démocrate a ainsi été attaquée plus d'une fois sur ses e-mails, tandis que son rival a été invité à s'expliquer sur l'enregistrement clandestin, rendu public ce week-end, de ses propos misogynes tenus en 2005. Mais les deux présidentiables se sont montrés deux fois plus enclins à pointer les sales draps de leur adversaire qu'à commenter les leurs.
Les questions de politique intérieure, portant notamment sur l'Obamacare ou la fiscalité, ont été reléguées au second plan (24% du temps de parole des deux candidats). La politique étrangère, en particulier au Moyen-Orient, n'a été que le troisième thème le plus discuté (13%). La politique énergétique a été expédiée en 4 minutes, l'économie en 3.
Un premier débat sur le fond
A l'inverse, le premier face-à-face télévisé, le 26 septembre, était très structuré. Les 90 minutes de débat, divisées en six parties de 15 minutes, avaient donné à Hillary Clinton et Donald Trump le cadre pour opposer leur vision de l’économie, de la sécurité intérieure, de la politique étrangère ou encore des questions raciales.
E-mails, déclaration d’impôts, accusations de racisme ou de sexisme: les scandales personnels avaient certes été évoqués plus d’une fois (19% du temps de parole), mais sans éclipser les questions de fond (près de 22% du temps consacré aux enjeux domestiques, 19% à la politique étrangère).
Lors de cette première joute verbale, Hillary Clinton avait plus d’une fois détaillé son programme, que ce soit à propos de sa politique fiscale, de sa façon de réformer le système judiciaire ou de combler le fossé qui sépare les minorités ethniques; Donald Trump avait souvent été moins précis sur ses intentions.
Il avait répété à plusieurs reprises son intention de baisser les impôts et de créer de nombreux emplois pour les Américains, ainsi que de faire revenir les entreprises et la prospérité économique sur le sol américain, mais sans jamais offrir des mesures concrètes pour mettre en place son programme.
Pauline Turuban et Sophie Badoux
Le chef républicain du Congrès "ne défendra pas" Trump
Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants des Etats-Unis, a affirmé lundi à des élus qu'il ne "défendrait pas ou ne ferait pas campagne" pour Donald Trump. Il avait déjà condamné les propos vulgaires sur les femmes du candidat républicain à la Maison Blanche.
Paul Ryan "dépensera toute son énergie à s'assurer que Hillary Clinton n'obtienne pas de chèque en blanc avec un Congrès contrôlé par les démocrates", a ajouté une source du parti républicain. Les élections législatives auront lieu en même temps que la présidentielle le 8 novembre.
"Tout ce que vous avez à faire, c'est de faire de votre mieux dans votre circonscription", a lancé aux élus Paul Ryan, selon cette source. Au cours du seul mois d'octobre, le chef républicain du Congrès fera campagne dans 17 Etats et 42 villes.