Le plan établi par l'Union européenne en septembre 2015 pour soulager la Grèce et l'Italie peine à se mettre en place. Jusqu'à maintenant, quelque 6000 requérants d'asile arrivés en Europe par la mer ont été transférés dans d'autres pays.
Cela représente moins de 4% des 160'000 places prévues dans les deux ans par le programme de relocalisation, selon les derniers chiffres de la Commission européenne.
Débuts difficiles
La France a accueilli à elle seule près du tiers (1987) des migrants relocalisés. Si elle apparaît largement en tête, c'est encore très loin des quotas fixés, puisque la clé de répartition (lire ci-dessous) prévoit le transfert de quelque 18'800 réfugiés dans le pays.
Plusieurs Etats européens n'ont encore accueilli aucun réfugié. Certains d'entre-eux, comme la Grande-Bretagne et le Danemark, n'ont pas de quotas définis.
Moins d'un dixième du quota en Suisse
La Suisse, qui s'est engagée à recevoir 1500 réfugiés d'ici la fin de l'année 2017, participe volontairement au programme de l'Union européenne. Pour l'instant, 112 requérants sont arrivés d'Italie et 27 doivent débarquer de Grèce. Comme ses partenaires européens, la Confédération reste très loin des objectifs fixés l'an passé.
Il a fallu du temps pour mettre en place le programme, explique le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). Et certains désaccords persistent avec l'UE, notamment la question des frais de transport pour les arrivées venant de Grèce.
"Afin d’éviter que les 27 personnes actuellement en Grèce pâtissent de la situation, la Suisse a décidé exceptionnellement de financer leurs transports", précise la porte-parole du SEM Céline Kohlprath, qui estime le coût à environ 500 euros par personne. Mais il s'agit d'une exception. "D'autres transferts ne pourront être organisés que lorsque ces aspects auront été clarifiés", poursuit-elle.
Valentin Tombez
Syriens, Irakiens et Erythréens
Le plan de répartition concerne les migrants ayant les plus fortes chances d'obtenir l'asile, soit des Syriens, des Irakiens et des Erythréens arrivés en Grèce et en Italie, deux Etats de l'UE qui sont en première ligne face à la crise migratoire.
Il prévoit leur relocalisation dans les pays membres de l'Union en fonction d'une clé de répartition calculée notamment en fonction du PIB, dans les deux années à venir.