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Les prisons d'Europe sont un terreau pour djihadistes, selon une étude

Un surveillant pénitentiaire dans les couloirs d'une maison d'arrêt en France. [AFP - SYLVAIN THOMAS]
Un surveillant pénitentiaire dans les couloirs d'une maison d'arrêt en France. - [AFP - SYLVAIN THOMAS]
Les prisons européennes sont devenues une "pépinière" pour les réseaux djihadistes qui privilégient le recrutement "de jeunes hommes en colère" qui sont "prêts à l'emploi", indique une étude britannique publiée mardi.

L'émergence du groupe État islamique a renforcé les liens entre terrorisme et criminalité, souligne le Centre international d'étude de la radicalisation et de la violence politique (ICSR).

Et les organisations extrémistes délaissent de plus en plus les écoles religieuses au profit des "ghettos" européens où ils peuvent trouver des candidats aguerris possédant déjà un passé criminel.

Le djihadisme comme "rédemption"

"Nous observons des radicalisations de plus en plus rapides en prison", souligne Peter Neumann, directeur du ICSR. La familiarité de certains détenus avec les armes et les circuits de financement occulte contribuent à la tendance.

Certains ont vu dans le djihadisme un moyen de "rédemption". "Le groupe État islamique représente la brutalité, la force et la puissance que recherchent ces jeunes, souvent d'anciens membres de gangs, affirme Peter Neumann. L'EI leur dit en gros: vous pouvez continuer à faire toutes les choses que vous avez faites jusque-là. Mais cette fois, vous irez au paradis".

afp/cab

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Une enquête à l'échelle européenne

Les chercheurs de l'ICSR, basé au King's College de Londres, se sont penchés sur les profils de 79 djihadistes européens s'étant rendus à l'étranger pour combattre ou ayant été impliqués dans des actes de terrorisme.

Ils sont originaires de Belgique, du Danemark, de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et de Grande-Bretagne.

Parmi ces personnes, 57% ont fait un séjour en prison avant leur radicalisation et au moins 27% de celles qui ont été incarcérées ont été radicalisées pendant leur emprisonnement.

De nombreux Européens dans les rangs djihadistes

On estime à 5000 le nombre d'Européens de l'Ouest à avoir rejoint, lors des cinq dernières années, des organisations djihadistes comme le Front Al-Nosra ou l'Etat islamique pour combattre en Irak ou en Syrie.

Concernant la Suisse, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) a identifié 77 personnes parties faire le djihad entre 2001 et 2016.

Sur l'ensemble des 77 djihadistes recensés, 29 sont détenteurs de la nationalité suisse et 17 sont binationaux.