La grande ville du Nord tombée en juin 2014 est la plus grosse agglomération prise par l'Etat islamique. Sa reconquête affaiblirait considérablement le mouvement, ce qui explique l'activité intense qui semble régner dans le chef-lieu de la province de Ninive.
Selon des habitants de Mossoul contactés par téléphone et sur les réseaux sociaux, les djihadistes ont truffé d'explosifs les cinq ponts de la ville, préparé des voitures piégées, rassemblé leurs kamikazes et renforcé la surveillance de la ville. Environ 1,5 million de personnes y habitent encore.
Craintes de victimes civiles
Les combattants de l'EI ont également érigé des murs de terre et de béton pour bloquer les points d'entrée dans la ville. Ils ont construit une tranchée de deux mètres sur deux qui doit être remplie de pétrole enflammé. La fumée noire qui s'en dégagera alors obscurcira le ciel et rendra les frappes aériennes plus difficiles, explique encore John Dorrian.
Cette politique de la terre brûlée risque de faire un très grand nombre de victimes civiles, craignent les organisations humanitaires.
La bataille devrait être lancée ce mois-ci par l'armée irakienne et les milices chiites et sunnites qui lui prêtent main forte, avec l'appui aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
ats/vkiss
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Femmes et enfants recrutés
Selon un habitant, des enfants, âgés pour certains de huit ans à peine, parfois armés de pistolets et de couteaux, ont été déployés dans toute la ville pour surveiller la population et faire leur rapport à l'EI.
De même, les djihadistes auraient commencé à enrôler leurs épouses pour des descentes surprises dans les maisons afin que les habitantes de Mossoul puissent être fouillées.
La Turquie reste en Irak
Des troupes turques resteront stationnées dans le camp militaire de Bachika jusqu'à ce que l'organisation Etat islamique (EI) soit chassée de Mossoul, a annoncé le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus cité par l'agence anatolienne de presse, mercredi.
L'armée turque est prête à participer à l'offensive prévue contre Mossoul si celle-ci n'implique pas les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), a ajouté le vice-Premier ministre.