Modifié

Confidences de Hollande sur Sarkozy, Gayet ou les cerveaux dans le foot

Au cours du quinquennat, François Hollande a accordé 61 entretiens à deux journalistes du Monde. [AFP - FREDERICK FLORIN]
Au cours du quinquennat, François Hollande a accordé 61 entretiens à deux journalistes du Monde. - [AFP - FREDERICK FLORIN]
De Nicolas Sarkozy, ce "De Gaulle le petit", à Julie Gayet, "une fille bien": ce qu'il faut retenir du livre "Un président ne devrait pas dire ça" qui compile des entretiens entre François Hollande et deux journalistes du Monde.

Nicolas Sarkozy, un "lapin Duracell toujours en train de s'agiter"

François Hollande aime dresser un portrait assassin de Nicolas Sarkozy, qu'il qualifie tour à tour de "De Gaulle le petit" ou "lapin Duracell toujours en train de s'agiter", découvre-t-on dans "Un président ne devrait pas dire ça" à paraître jeudi. Pourtant, il appellerait à voter pour son prédécesseur à l'Elysée si le second tour de la présidentielle de 2017 l'opposait à la présidente du Front national Marine Le Pen.

"Sa ligne, c'est la peur. La peur de l'immigration, du fanatisme religieux, de l'Afrique (...) Il fait le choix de la radicalisation verbale pour aller chercher les électeurs du Front national. Il pense que les électeurs de droite sont partis vers l'extrême droite parce qu'il n'y a pas assez de coups portés au pouvoir. Donc, au-delà de son tempérament et de son caractère qui peuvent le conduire à ce type d'excès, il y a un calcul", déclare François Hollande à l'été 2015, selon le livre d'entretiens publié par Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

A ce moment-là, le président croit que son prédécesseur est en mesure de remporter la primaire de la droite des 20 et 27 novembre prochain. "Ce devrait être Sarkozy. Parce qu'il maîtrise l'appareil, et parce qu'il va essayer à un moment de taper sur Juppé, pas forcément sur l'âge, mais sur le caractère un peu coincé du personnage", explique-t-il alors.

>> Lire : Les sept élus de la primaire à droite et leurs chances de l'emporter

François Fillon a demandé à "taper" sur Sarkozy

L'ex-Premier ministre François Fillon, lui aussi candidat à la primaire à droite, aurait bien demandé au secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, d'accélérer les procédures judiciaires en cours pour empêcher le retour de Nicolas Sarkozy, selon les propos de François Hollande. "Il a dit à Jouyet: 'Mais comment ça se fait que vous ne poussiez pas la justice à en faire davantage?'", rapporte le président à Gérard Davet et Fabrice Lhomme le 23 juillet 2014.

"C'était ça le message de Fillon, c'était: 'Si vous ne faites rien, il reviendra'", répète encore François Hollande quelques mois plus tard. Et d'affirmer avoir refusé catégoriquement toute intervention sur la justice. Les affaires, jure-t-il, il ne s'en mêle pas.

La justice, "cette institution de lâcheté"

Car François Hollande n'aime pas les juges, semble-t-il. "Cette institution, qui est une institution de lâcheté (...) parce que c'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n'est pas le politique. La justice n'aime pas le politique", aurait-il dit dans un des 61 entretiens compilés.

De quoi faire réagir vivement dès mercredi l'Union syndicale des magistrats (USM) qui a appelé dans un communiqué le chef de l'Etat à "infirmer ou retirer" ses propos.

Ségolène "une belle histoire", Valérie "jalouse", Julie "pas d'officialisation"

Il n'est pas question que de politique dans "Un président ne devrait pas dire ça". Car le président est aussi un homme "normal". Avec des histoires de coeur. Selon des extraits révélés par Le Parisien, François Hollande évoquerait "une infinie tendresse" pour Ségolène Royal, la mère de ses quatre enfants et l'actuelle ministre de l'Environnement. "Elle était heureuse, émue, on a échangé un regard, voilà, c'est une belle histoire", relate-t-il au sujet du premier Conseil des ministres de son ex-compagne.

Le ton est nettement moins clément pour évoquer Valérie Trierweiler, qu'il fréquentait lors de son accession à l'Elysée, "maladivement jalouse". "L'obsession de Valérie, ce n'était pas Julie ou une autre, c'était Ségolène (...) Elle n'était jamais rassurée. Parce qu'elle pensait toujours que Ségolène allait revenir", affirme le chef de l'Etat. Et de qualifier sa rupture avec la journaliste de Paris Match de "pire moment du quinquennat".

Quant à Julie Gayet, François Hollande juge que c'est "une fille bien". Malgré les désirs de l'actrice, le président ne souhaite toutefois pas officialiser cette relation "entamée début 2013", "y compris pour le second quinquennat".

"Musculation du cerveau" à l'équipe de France

Et enfin, "Un président ne devrait pas dire ça" révèle aussi que ce passionné de football a un problème avec la "communautarisation" de l'équipe de France et les jeunes joueurs, à qui il donnerait bien des cours "de musculation du cerveau", note Le Parisien.

"Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation", aurait dit François Hollande.

jgal avec agences

Publié Modifié

"J'ai fait une politique de gauche"

"Je n'admets pas le procès en trahison": François Hollande s’exprime aussi dans une longue interview à paraître jeudi dans L'Obs. Le président français y fait le bilan de son quinquennat et réfute les accusations contre sa politique, qu'il estime être résolument de gauche, revenant notamment sur la déchéance de nationalité ou sur la loi El Khomri.

S'il ne dit toujours rien sur ses intentions pour la présidentielle 2017, ses propos sonnent comme une nouvelle rampe de lancement. "Je suis de gauche, j'ai mené une politique de gauche", martèle François Hollande qui cite la création de postes à l'Education nationale, la réduction des inégalités fiscales ou encore l'accord sur le climat.

>> L'analyse du 12h30: