"Nous nous sommes mis d'accord qu'il faut prolonger les contacts au cours des prochains jours en prenant en compte certains accommodements qui peuvent aider à promouvoir le règlement" du conflit syrien, a déclaré le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov aux agences de presse russes, à l'issue de plus de quatre heures de discussions.
Du côté américain, on évoque "des idées nouvelles, des tensions, mais pas de rancoeur".
Climat morose
La rencontre a eu lieu entre Washington, Moscou et les principaux pays impliqués directement ou indirectement dans le conflit syrien dans un climat morose, car ses acteurs n'attendaient pas de résultat immédiat. Cette atmosphère était renforcée par l'absence de la France et de la Grande-Bretagne, quand bien même John Kerry doit rencontrer dimanche ses homologues européens à Londres.
Près de quatre semaines après la rupture de la trêve négociée bilatéralement par Kerry et Lavrov, et douze jours après la décision de Washington de suspendre toute coopération avec la Russie sur le dossier syrien, la réunion de Lausanne marque une nouvelle approche de la question syrienne, dont l'Europe est absente.
Ajout de délégations dans les 24 dernières heures
Les chefs de la diplomatie américaine et russe, qui se retrouvaient pour la première fois depuis fin septembre dans une rencontre bilatérale, ont également rencontré leurs homologues iranien, turc, saoudien, qatari, irakien, égyptien et jordanien pour discuter notamment du scénario d'une évacuation sécurisée d'Alep-Est des djihadistes de Fatah al-Cham, l'ancien Front al-Nosra.
Plusieurs délégations se sont ajoutées dans les dernières 24 heures, provoquant un mécontentement de certains sur le format choisi par les Américains, selon plusieurs sources.
Examiner les propositions de trêve
L'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura, présent à Lausanne, s'était dit prêt à accompagner les combattants en dehors de la ville pour obtenir un cessez-le-feu. Mais ceux-ci ont refusé. Depuis, la Russie s'est dit disposée à garantir cette évacuation.
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agences/kkub/jvia
L'opposition syrienne mécontente
L'opposition syrienne a exprimé son mécontentement de ne pas avoir été invitée à la réunion internationale samedi à Lausanne.
"Ne pas nous inviter à ce type de réunion ne fait que compliquer la situation et brouiller les cartes", a déclaré le vice-président de la Coalition de l'opposition syrienne Abdel Ahad Stefo.