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Quelque 30'000 soldats mobilisés pour reprendre Mossoul au groupe EI

La bataille qui se livre à Mossoul est décisive
La bataille qui se livre à Mossoul est décisive / 19h30 / 2 min. / le 17 octobre 2016
La reconquête de Mossoul, dernier grand fief du groupe Etat islamique (EI) en Irak, a débuté aux premières heures lundi. Quelque 30'000 soldats irakiens et des commandos occidentaux participent à l'attaque.

"J'annonce le début des opérations héroïques pour vous libérer de la terreur et de l'oppression de l'EI", a annoncé dans la nuit à la télévision le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi, entouré des chefs des armées en uniforme. Avant de prédire: "Nous nous rencontrerons bientôt à Mossoul pour fêter la libération et votre salut."

>> Lire : L'offensive pour reprendre Mossoul des mains de l'EI est lancée

La chaîne qatarie Al Jazeera a diffusé des vidéos montrant des bombardements sur la grande ville du nord. On y voit des roquettes et des balles traçantes traverser le ciel de Mossoul et on entend des coups de feu.

Lignes de défense de l'EI détruites

A 45 km au sud de Mossoul, un photographe de l'afp a vu des colonnes de véhicules blindés avancer vers la ville.

Dans son premier communiqué sur les opérations, l'armée irakienne a annoncé la destruction de plusieurs lignes de défense de l'EI. Les troupes djihadistes compteraient entre 4000 à 8000 djihadistes.

Les forces irakiennes devraient dans un premier temps se borner à encercler la ville, avant le début de violents combats de rues.

Peshmergas en force

Le commandement militaire kurde irakien a déclaré que 4000 peshmergas prenaient part à une opération sur le front est pour chasser l'EI de plusieurs localités, une attaque coordonnée avec une offensive de l'armée de terre irakienne sur le front sud.

Des sources militaires turques ont aussi indiqué que 1500 rebelles formés par la Turquie dans le camp de Bachika, dans le nord de l'Irak, participent à l'offensive. "Hors de question" pour Ankara de rester en dehors de l'opération, selon le président turc Erdogan.

Tensions communautaires redoutées

Pour ne pas se mettre à dos la population locale, majoritairement sunnite, les autorités irakiennes ont éloigné les milices chiites des Forces de mobilisation populaire, qui ont reçu pour mission de reprendre à l'EI la ville de Haouidja, à 100 km au sud de Mossoul.

Face aux craintes de nouvelles tensions communautaires, étant donné la diversité des combattants anti-EI, Haïdar al-Abadi a assuré que seules l'armée et la police irakienne entreraient dans Mossoul.

Avant la guerre, la population de Mossoul était estimée à environ deux millions d'habitants. Il en resterait environ 1,5 million. C'est dans la grande mosquée de la ville qu'Abou Bakr al Baghdadi, le chef de l'EI, a proclamé le "califat" en Irak et en Syrie en 2014.

>> Ecouter l'analyse de Pierre Servent, expert en stratégie militaire :

Le spécialiste en stratégie militaire Pierre Servent. [DR]DR
Analyse des enjeux de la bataille de Mossoul / Le 12h30 / 7 min. / le 17 octobre 2016

ats/jgal

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Cette opération "va probablement durer des semaines"

Cette opération "va probablement durer des semaines, peut-être plus longtemps", a averti le commandant de la coalition, le lieutenant-général américain Stephen Townsend. Cet assaut est la plus grande opération menée par l'armée irakienne depuis le retrait des forces américaines en 2011.

La coalition internationale dirigée par les Etats-Unis fournit une aide au sol et dans les airs. Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, a salué "un moment décisif pour infliger à l'EI une défaite durable".