Libérées de Boko Haram, les 21 lycéennes nigérianes de Chibok racontent
Les 21 lycéennes de Chibok, libérées après plus de deux ans entre les mains du groupe islamiste nigérian Boko Haram, ont retrouvé leur famille dimanche à Abuja. Elles ont raconté leurs conditions de détention.
Lors d'une cérémonie religieuse en leur honneur, l'une d'entre elles a expliqué qu'elles avaient vécu pendant un mois et dix jours sans nourriture avant d'être libérées, et qu'une bombe de l'armée nigériane les avait presque atteintes.
"Nous remercions Dieu de nous avoir réunis aujourd'hui. J'étais dans la forêt quand un avion a lancé une bombe juste à côté de moi, mais je n'ai pas été blessée", a-t-elle raconté, visiblement très émue et très affaiblie par la faim.
Libérées après négociations
La jeune femme a raconté leur histoire en langue hausa, lors d'une cérémonie religieuse chrétienne, organisée par les services de sécurité nigérians (DSS), qui sont à l'origine de leur libération, après des négociations avec les islamistes de Boko Haram.
Les lycéennes, en majorité chrétiennes, ont été converties à l'islam après leur capture, comme l'avait affirmé sur une vidéo le leader du groupe Abubakar Shekau.
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afp/mo
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Les négociations se poursuivent
"Les négociations sont toujours en cours à l'heure où l'on parle. Bientôt d'autres, bien plus, seront libérées", a assuré le ministre de l'Information Lai Mohamed.
Contacté par l'AFP, le porte-parole de la présidence, a révélé que "le groupe affirme que 83 autres jeunes filles seraient libérables sous négociation", soulignant qu'elles ne sont pas aux mains de la faction d'Abubakar Shekau, mais de son rival Mamman Nur.
Les 21 lycéennes ont été échangées contre quatre combattants de Boko Haram dans la ville de Banki, selon des sources locales, mais le ministre de l'Information a été catégorique: "Ce n'était pas un échange".
Plus de 20'000 morts depuis 2009
L'insurrection de Boko Haram a fait plus de 20'000 morts, 2,6 millions de déplacés depuis 2009, et des milliers de personnes sont toujours entre les mains du groupe.
Le nord-est du Nigeria reste relativement inaccessible à cause du confit et connaît une crise alimentaire sans précédent. Près de 60'000 enfants pourraient mourir de faim d'ici la fin de l'année, selon l'ONU.