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La rédaction d'iTélé en grève contre la venue de Jean-Marc Morandini

Le journaliste et présentateur Jean-Marc Morandini fait l'objet d'une procédure judiciaire. [AFP - DOMINIQUE FAGET]
Le journaliste et présentateur Jean-Marc Morandini fait l'objet d'une procédure judiciaire. - [AFP - DOMINIQUE FAGET]
La rédaction d'iTélé s'est prononcée lundi à une large majorité pour une grève de 24 heures afin de protester contre la venue du journaliste et présentateur Jean-Marc Morandini sur la chaîne française d'information en continu.

Les salariés, qui avaient voté une motion de défiance contre leur direction à 92,2% le 11 octobre, ont voté pour la grève par 114 voix pour, 17 abstentions et 4 contre au terme d'une assemblée générale.

La rédaction d'iTélé s'oppose depuis l'été à ce que Jean-Marc Morandini, mis en examen fin septembre pour "corruption de mineurs" et "corruption de mineurs aggravée" , présente une émission sur la chaîne du groupe Canal+, qui s'est refusée lundi à tout commentaire dans l'immédiat.

Programmé à une heure-clé

La première de l'animateur, qui est sous contrôle judiciaire, était programmée lundi, de 18h à 19h. "Morandini Live" est annoncé comme un magazine quotidien consacré aux médias, "avec interviews, débats et infos liés à l'actualité du secteur."

Contrairement à Europe 1 et NRJ 12, qui ont retiré l'animateur de leur antenne le temps de la procédure judiciaire, la chaîne de Vincent Bolloré a maintenu le recrutement de Jean-Marc Morandini à une heure clé.

reuters/jgal

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Débat par tribunes interposées dans Le Monde

Dans une tribune publiée jeudi dernier dans Le Monde, la Société des journalistes d'iTélé demandait "avec beaucoup de gravité" à Jean-Marc Morandini "de ne pas venir" sur la chaîne.

Jean-Marc Morandini leur a répondu dans les colonnes du même quotidien en invoquant la présomption d'innocence.

La clause de conscience des journalistes pourra être activée

Dans une initiative rare dans les médias français, la direction de Canal+ a annoncé vendredi aux salariés contestataires qu'ils pourraient faire jouer la "clause de conscience" jusqu'au 21 octobre, avec des indemnités de départ à la clé.

Aux termes de l'article L7112-5 du Code du travail, les journalistes professionnels peuvent invoquer cette clause qui permet la rupture du contrat de travail "en cas de changement notable dans le caractère ou l'orientation" du journal ou périodique de la publication pour laquelle le salarié travaille.