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Roberto Saviano se clame "toujours vivant" après 10 ans sous protection

Roberto Saviano. [Keystone - Laurent Gillieron]
Roberto Saviano lors d'une conférence en 2015 à Lausanne. - [Keystone - Laurent Gillieron]
"Je suis toujours vivant!", lance l'écrivain italien Roberto Saviano aux boss mafieux, à l'occasion de ses 10 ans de vie sous haute protection policière. Il publie une tribune lundi dans La Repubblica.

"Ce que j'aimerais leur crier en face aujourd'hui c'est: 'Vous n'avez pas réussi, vous n'avez pas réussi à obtenir ce que vous vouliez", raconte l'écrivain et journaliste de 37 ans dans le quotidien, auquel il collabore régulièrement.

Roberto Saviano vit sous protection policière depuis qu'il a été menacé de mort par la mafia napolitaine après la publication, en 2006, de "Gomorra", vendu à dix millions d'exemplaires dans le monde.

"Culture du chantage"

Il se souvient que lorsque la police est venue le chercher à son domicile, il a demandé combien de temps cela durerait et on lui a répondu: "Quelques jours, je crois." Des policiers à qui il exprime sa gratitude: "Ils sont devenus pour moi une famille."

"Après mon cas, le nombre de demandes de protection a explosé en Italie pour des journalistes et des militants, et tout cela a paru normal", note Roberto Saviano. Il fustige encore une Italie "immergée dans une culture du chantage, qui devient un aspect de la stratégie des clans."

ats/jvia

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Un travail critiqué

"Celui qui décrit les organisations criminelles, les contrats, le blanchiment, sait qu'il deviendra d'une certain façon une cible. Parce qu'on ne parlera pas seulement du mérite de ce qu'il écrit, mais on cherchera à détruire sa crédibilité", constate Roberto Saviano, évoquant certaines critiques émises à son encontre, qui cherchent à réduire son travail à une compilation de faits connus.

"Au cours des années, je n'ai pas seulement dû subir la difficulté d'une vie sous protection, mais aussi l'idiotie de ceux qui parlent sans rien savoir", ajoute-t-il, estimant que les organisations mafieuses "craignent plus que tout" un éclairage nouveau sur leurs activités.