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Répit dans les raids aériens pour la ville syrienne d'Alep avant la trêve

Des habitants d'Alep récupèrent leurs affaires dans les décombres d'un bâtiment. [Reuters - Abdalrhman Ismail]
Syrie: Alep bénéficie d'une trève toute relative / 19h30 / 2 min. / le 19 octobre 2016
La métropole syrienne d'Alep a connu un répit de 24 heures dans les raids aériens après la suspension des frappes russes et du régime de Bachar al-Assad. Les combats se poursuivaient au sol.

Les affrontements se déroulent "sur plusieurs fronts aux abords des quartiers rebelles, notamment dans la Vieille ville", avec des tirs d'artillerie du régime et des roquettes lancées par les rebelles, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne.

"Grâce à Dieu, il n'y a pas d'avions dans le ciel en ce moment", a indiqué de son côté Ibrahim Abou al-Leith, porte-parole des Casques blancs à Alep, un groupe de secouristes en zone rebelle. "Mais il y a encore des tirs d'artillerie et de roquettes", a-t-il ajouté. Selon lui, "les gens ont encore peur, car ils ne font pas confiance au régime et à la Russie".

Trêve prolongée

Moscou, principal allié de Damas, a annoncé mardi l'arrêt des raids de son aviation ainsi que de celle du régime sur la partie rebelle de la deuxième ville de Syrie, ravagée par des bombardements. Cette suspension intervient avant l'entrée en vigueur d'une "trêve humanitaire" également annoncée par Moscou.

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Ce cessez-le-feu complet doit commencer à 8h00 jeudi et durer jusqu'à 19h00, a déclaré le général Sergueï Roudskoï, de l'état-major russe. A la demande des organisations internationales, il a été prolongé de trois heures par rapport aux huit heures prévues initialement. Il devrait permettre en principe l'évacuation de civils et de rebelles qui le désirent des quartiers Est de la métropole.

48 heures requises par l'ONU

Mais l'annonce de cette trêve laisse plusieurs acteurs sceptiques. Ainsi, l'ONU l'a jugée insuffisante pour acheminer de l'aide aux civils assiégés. Elle a réclamé des garanties de sécurité de toutes les parties au conflit syrien.

"Avant que l'on puisse faire quelque chose de vraiment significatif (...) nous avons besoin des assurances de toutes les parties", a déclaré Jens Laerke, porte-parole d'OCHA (bureau des Nations unies pour l'aide humanitaire), lors d'un point de presse à Genève. Le cessez-le-feu "a été annoncé unilatéralement par les Russes (...) Le gouvernement syrien n'a pas fait d'annonce", a-t-il relevé.

L'ONU a répété que les équipes chargées d'acheminer de l'aide dans Alep avaient besoin "d'au minimum 48 heures" de pause dans les combats. Outre la livraison de nourriture et de produits de première nécessité aux quelque 250'000 civils bloqués dans Alep-est, tenue par les rebelles, l'ONU veut également évacuer des centaines de malades et de blessés.

Les convois de l'ONU et de la Croix-Rouge chargés d'aide pour Alep sont bloqués depuis des semaines près de la frontière turque. Ils attendent d'obtenir un feu vert et des garanties sur la sécurité.

ats/jgal

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Discussions à Genève et Berlin

Sur le front diplomatique, une "réunion de travail" sur la Syrie était en outre prévue entre les présidents français et russe François Hollande et Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel mercredi soir à Berlin.

Enfin à Genève, des délégations russe et américaine ont entamé des discussions sur les moyens à mettre en oeuvre pour distinguer les membres de Front Fateh al Cham, ex-Front al Nosra, des autres insurgés syriens présents à Alep-Est, ce qui pourrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu.

Rebelles évacués près de Damas

Plus au sud, près de la capitale Damas, quelque 620 rebelles et leurs familles ont commencé à évacuer mercredi la localité syrienne assiégée de Mouadamiyat al-Cham, près de Damas, a annoncé un responsable local.

Ils se dirigeaient vers la province d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Un accord en ce sens avait été passé récemment avec le gouvernement du président Bachar al-Assad.