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Bachar al-Assad est "certain de gagner la guerre en Syrie"

Extrait de l'interview de Bachar al-Assad par SRF
Extrait de l'interview de Bachar al-Assad par SRF / L'actu en vidéo / 2 min. / le 20 octobre 2016
Bachar al-Assad s'est dit certain de gagner la guerre et affirmé que les millions de personnes qui quittent le pays fuient les "terroristes", alors que son armée protège les civils. Le président syrien s'exprimait dans une interview à SRF.

Le président syrien s'est dit certain de gagner la guerre. "Si tu n'y crois pas, tu perds. C'est une part importante de la guerre que de croire à la victoire. C'est donc une évidence: il faut tout simplement y croire", ajoute-t-il dans un entretien diffusé mercredi soir par la télévision alémanique SRF.

Si des millions de personnes fuient la Syrie, ce n'est pas à cause de sa personne, affirme en outre Bachar al-Assad, mais en raison des "activités" des "terroristes". Ceux-ci tuent les gens et paralysent la vie dans le pays par des attaques sur les infrastructures dans "tous les secteurs d'activité".

Le régime syrien a pour habitude d'utiliser le terme de "terroriste" pour désigner tous les rebelles, pas uniquement les combattant djihadistes.

"Protéger les civils" à Alep

Le président syrien a assuré que son armée a l'obligation de protéger les civils et d'évincer les terroristes d'Alep. "Mais comment pouvez-vous les protéger quand ils sont sous le contrôle des terroristes ? (...) Nous devons attaquer les terroristes, cela va de soi".

Alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon - entre autres - a parlé de crimes de guerre à propos de l'offensive sur Alep, Bachar al-Assad réfute. Il se réfère au droit international qui autorise la Syrie à se défendre contre des "terroristes", qui ont "pénétré sur le territoire syrien en tant que représentant d'autres pays".

Erreurs admises

Interrogé sur les bombardements d'hôpitaux à Alep, qui ont fait ces dernières semaines de nombreuses victimes civiles, le président estime que le droit international humanitaire doit être respecté, mais qu'il y a toujours des erreurs. Il reconnaît que des civils innocents ont péri à Alep et déplore ces victimes. Mais chaque guerre est une mauvaise guerre, plaide-t-il.

L'interview avec le président syrien s'est déroulée mardi à Damas, a indiqué SRF. Le ministère syrien de l'information a fixé la durée de l'entretien et exigé qu'il soit diffusé en Suisse dans son intégralité. Il n'y a pas eu de censure, toutes les questions ont été admises.

>> Lire aussi : Malgré la trêve "humanitaire" décrétée à Alep, des combats éclatent

ats/cab

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Armes chimiques, barils d'explosifs et torture

Il balaie une autre accusation, celle d'avoir utilisé des armes chimiques. Il n'y a "pas l'ombre d'une preuve", affirme-t-il.

Même dénégation sur le largage de barils d'explosifs: "C'est une allégation de l'Occident pour démontrer que nous tuons des civils sans discernement".

Autre sujet polémique: la torture dans les prisons syriennes, dénoncée par Amnesty International qui avance le nombre de 18'000 morts. Pour Bachar al-Assad, de tels rapports ne sont ni "indépendants" ni "impartiaux". Quant à accorder un éventuel accès du Comité international de la Croix Rouge (CICR) aux prisons, le sujet n'a pas encore été discuté à l'interne.