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Les femmes d'Amérique latine protestent suite au meurtre d'une adolescente

Des milliers de femmes d'Amérique latine protestent suite au meurtre d'une adolescente
Des milliers de femmes d'Amérique latine protestent suite au meurtre d'une adolescente / L'actu en vidéo / 1 min. / le 20 octobre 2016
Des milliers de femmes ont défilé mercredi dans plusieurs villes d'Amérique latine pour protester contre le meurtre sauvage en Argentine de Lucia Pérez, 16 ans, qui avait auparavant été droguée et violée.

A Buenos Aires, une mer de parapluies a envahi la Plaza de Mayo mercredi en fin de journée. En dessous, des centaines de femmes vêtues de noir en signe de deuil après le meurtre d'une adolescente venaient de défiler en scandant "ni una menos" (pas une de moins), cri de ralliement des autres manifestations à travers le continent, notamment au Chili, au Mexique et en Uruguay.

Un peu plus tôt, les femmes argentines ont arrêté de travailler pendant une heure à 13h00.

Histoire sordide

Forcée à consommer de la cocaïne, la victime a été violée le 8 octobre par plusieurs hommes avant d'être empalée. La douleur lui a été si insupportable qu'elle a succombé à un arrêt cardiaque, a raconté la procureure chargée du dossier. Après le meurtre, les assaillants auraient donné un bain à Lucia avant de l'emmener dans un centre de santé où ils ont affirmé qu'elle avait été victime d'une overdose.

Fait plutôt rare en Argentine, deux suspects de 23 et 41 ans, des dealers, ont été arrêtés.

afp/aman

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Le féminicide est sévèrement puni en Amérique latine

Le féminicide, meurtre d'une femme motivé par le fait qu'elle est une femme, a été inscrit dans le code pénal argentin en 2012 comme circonstance aggravante d'un homicide. Alors que ce dernier est puni de 12 à 25 ans de prison, la peine encourue est élevée à la perpétuité en cas de féminicide.

Selon le registre national des féminicides, établi par la Cour suprême de justice, 235 femmes en ont été victimes en 2015 en Argentine. Parmi elles, 18% des victimes avaient moins de 20 ans et dans plus de la moitié des cas, le meurtrier était le conjoint ou ex-compagnon.

Manifestations récurrentes

Après avoir réuni par le passé des centaines de milliers de personnes, le mouvement citoyen #NiUnaMenos organisait mercredi soir sa cinquième mobilisation depuis le début de l'année, cette fois après le meurtre de la jeune femme tuée le 8 octobre.

Malgré les détails sordides de cette affaire qui ont choqué le pays, au moins quatre autres femmes ont été tuées par leur mari ou ex-compagnon au cours des dix derniers jours en Argentine.