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L'Afrique du Sud veut quitter la Cour pénale internationale

Le siège de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas. [Keystone - EPA/MARTIJN BEEKMAN]
Le siège de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas. - [Keystone - EPA/MARTIJN BEEKMAN]
L'Afrique du Sud va se retirer de la Cour pénale internationale après la controverse qui a suivi son refus d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, selon un courrier adressé à l'ONU publié vendredi par la télévision publique SABC.

"La République de l'Afrique du Sud se retire" de la CPI, "un retrait qui prendra effet dans un an, à compter de la date de réception de cette lettre par le secrétaire général de l'ONU", a annoncé la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite NKoama-Mashabane dans cette lettre datée de mercredi.

"L'Afrique du Sud estime que ses obligations en matière de résolution pacifique de conflits sont, dans certains cas, incompatibles avec l'interprétation des obligations" de la CPI, a expliqué le gouvernement.

Le cas el-Béchir

En 2015, Pretoria avait provoqué une vive controverse en refusant d'exécuter un mandat d'arrêt émis par la CPI contre le président soudanais Omar el-Béchir, recherché pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, une province de l'ouest du Soudan.

Cette décision est un camouflet pour la CPI, le deuxième en quelques jours. Mardi, le président burundais Pierre Nkurunziza avait promulgué la loi prévoyant que son pays se retire de la CPI.

afp/cab

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Human Rights Watch dénonce

L'annonce du retrait sud-africain a suscité l'indignation immédiate des défenseurs des droits de l'homme.

Elle "démontre un mépris surprenant pour la justice de la part d'un pays longtemps vu comme un leader mondial en matière de justice pour les victimes des crimes les plus graves", a réagi Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.

La CPI en bref

La Cour pénale internationale (CPI) est chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre.

Créée en 2012, la Cour siège à La Haye, mais les procès peuvent se dérouler ailleurs.

La CPI peut agir contre les personnes issues des Etats membres, ou si le crime supposé a été commis sur le territoire d'un Etat membre. Le Conseil de sécurité des Nations unies peut aussi saisir la Cour.

Des Etats importants comme la Chine, la Russie et les Etats Unis n'ont pas ratifié le Statut de Rome instituant la CPI .