La décision du petit pays d'Afrique de l'Ouest, dont le président Yahya Jammeh avait sollicité la Cour pour enquêter sur la mort de migrants africains en Méditerranée, fait suite à l'annonce vendredi de l'Afrique du Sud, qui a aussi décidé de se retirer du tribunal de La Haye.
"Cette action est justifiée par le fait que la CPI, malgré son nom de Cour pénale internationale, est en fait un tribunal international caucasien pour la persécution et l'humiliation des personnes de couleur, en particulier les Africains", a déclaré à la télévision nationale le ministre de l'Information, Sheriff Bojang.
90% des enquêtes en Afrique
L'annonce de la Gambie augmente la pression qui pèse sur la CPI, accusée de poursuivre un programme néo-colonialiste en Afrique. Neuf de ses dix enquêtes actuelles concernent le continent africain.
Pour se retirer du traité de Rome, un pays doit en informer le secrétaire général de l'Onu. Son retrait prend officiellement effet un an plus tard.
afp/fb
Traduire l'UE devant la CPI
Selon la déclaration des autorités de Gambie, dont la population représente une proportion importante des migrants africains qui tentent de rejoindre l'Europe, le gouvernement a tenté de traduire l'Union européenne devant le tribunal de La Haye pour la mort de milliers de migrants en Méditerranée, mais n'a pas obtenu de réponse.
Le Burundi et le Kenya pourraient suivre
Le Burundi a déjà prévenu de son projet de quitter la Cour et le Parlement kényan examine cette possibilité.
Créée par le traité de Rome en 1998 et active depuis 2002 et composée de 124 Etats membres, la CPI, qui siège à La Haye, est la première juridiction jouissant d'une compétence internationale permanente pour juger les cas de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.