Invité de Forum dimanche 30 octobre, Patrick Buisson voit dans l’UDC une émanation de la Suisse, un parti conservateur, mais pas d’extrême droite, un parti à succès contrairement au Front national.
L'initiative de 2009 sur les minarets "a fortement marqué l'opinion française et notamment Nicolas Sarkozy", affirme cet ancien proche de l'ex-président, "parce que c'est à partir de là qu'il décide de lancer le débat sur l'identité."
Cette question "était au coeur de la problématique politique française, parce que c'est à partir de là que Nicolas Sarkozy a commencé à se souvenir qu'il avait été élu sur un programme, justement, de préservation et de défense de l'identité française face à l'expansion - non pas de l'islam, mais de l'islamisme".
"Marine Le Pen ne sera jamais présidente"
Pour l’ancien directeur du journal Minute, qui fut également proche de Jean-Marie Le Pen, le Front national sert surtout aujourd’hui d’assurance vie au système en bloquant un électorat de mécontents.
Patrick Buisson tire par ailleurs un portrait peu flatteur de Marine Le Pen: "Sa vision politique me paraît limitée et à très courte vue", dit-il.
La politique, "un dérivatif" pour Nicolas Sarkozy
Mais c’est surtout un portrait au karcher de Nicolas Sarkozy, actuel candidat à la primaire de la droite en vue de la présidentielle, que Patrick Buisson réalise dans "La cause du peuple - L’histoire inédite de la présidence Sarkozy" (éditions Perrin).
Dans cet ouvrage qui vient de paraître et qui se révèle déjà comme un best-seller, l’ancien conseiller décrit notamment un homme incapable de leadership et dépendant affectivement de ses femmes successives. "La politique a été un dérivatif à une vie affective insatisfaisante (…) A partir du moment où Carla est entré dans sa vie, Nicolas Sarkozy s’est mis à négliger sa fonction de président", assure-t-il.
Mais Patrick Buisson se défend de tout règlement de compte même si la rupture avec Nicolas Sarkozy était intervenue en 2014 lors de la découverte des enregistrements secrets que le premier avait réalisés à l'insu du second.
Laetitia Guinand/oang