Mariano Rajoy n'a obtenu que 170 voix sur les 350 députés de l'Assemblée nationale, soit six de moins que nécessaire à son investiture.
Les socialistes (PSOE), second parti en importance aux Cortès, ont voté contre le chef du gouvernement sortant qui assure l'intérim après deux scrutins législatifs qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire en Espagne.
Le PSOE a toutefois accepté de s'abstenir lors d'un second vote de confiance ce samedi. Mariano Rajoy n'aura alors besoin que de la majorité relative en sa faveur pour entamer un second mandat.
Avertissement des socialistes
Les socialistes ont averti Mariano Rajoy qu'ils ne comptaient pas garantir la stabilité du futur gouvernement. L'abstention des députés qui fera que le Premier ministre sortant pourra obtenir cette confiance "n'est pas un soutien aux conservateurs, à leur gouvernement ni à leurs politiques", a déclaré jeudi le chef du groupe socialiste à la chambre Antonio Hernando.
Les conservateurs devront chercher une majorité "semaine après semaine, vote après vote", a-t-il d'ores et déjà prévenu.
"Nous allons nous abstenir samedi pour éviter aux Espagnols les troisièmes élections qu'ils n'ont pas méritées", a expliqué Antonio Hernando.
Critiques de la gauche radicale
Mais cette décision a été critiquée par la gauche radicale d'Unidos Podemos, qui s'est proclamée seule vraie formation d'opposition. "Quand on contribue à porter quelqu'un au pouvoir, il est très difficile ensuite de faire de l'opposition", a lancé le chef de Podemos Pablo Iglesias.
Le parti catalan a pour sa part annoncé que sa position serait le non en raison de l'opposition de Mariano Rajoy à l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la région.
ats/tmun
Crise institutionnelle depuis décembre 2015
Mariano Rajoy, au pouvoir en Espagne depuis 2011 et critiqué pour sa politique d'austérité et les scandales de corruption qui ont secoué son parti, le Parti populaire, avait remporté les législatives en décembre, puis en juin, mais sans avoir la majorité absolue des députés.
La priorité du gouvernement Rajoy sera de s'attaquer à la réduction du déficit budgétaire et de répondre aux exigences de Bruxelles qui demande des économies d'au moins cinq milliards d'euros pour 2017.