La présence du pape au coup d'envoi d'une année d'événements autour de Luther a suscité l'enthousiasme de tous ceux qui prônent l'unité des chrétiens dans un monde de plus en plus sécularisé.
Mais elle fait grincer les dents des plus conservateurs. En début d'année, le gardien du dogme au Vatican, le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller, avait estimé qu'il n'y avait "aucune raison de célébrer" la Réforme, qui "mena à la rupture du christianisme occidental".
Rupture et guerres
Les événements programmés lundi en Suède ont été sobrement appelés "commémoration commune" et non pas "célébration".
Le 31 octobre 1517, le moine catholique allemand Martin Luther s'en prend au commerce par le pape des "indulgences", pour le pardon des péchés et un accès facilité au paradis, placardant ses "95 thèses" sur la porte d'une chapelle de Wittenberg (sud de Berlin). Il est excommunié et cette rupture entraînera des guerres religieuses sanglantes dans les décennies suivantes.
afp/pym
L'homélie dans la cathédrale luthérienne de Lund, de l'imprévisible pape argentin sera scrutée de près, tout comme celle de l'évêque luthérien Mounib Younan, Palestinien et président de la Fédération luthérienne mondiale. La liturgie a été soigneusement négociée par des experts trois ans à l'avance.
Le pape se trouvera au côté du primat de l'Eglise luthérienne de Suède, Antje Jackelen, première femme à occuper la prestigieuse chaire d'archevêque en la cathédrale d'Uppsala.
Différences
L'Eglise du pays scandinave autorise l'ordination des femmes depuis 1960, célèbre des mariages entre personnes de même sexe depuis 2009 et a nommé une évêque lesbienne à Stockholm. Impensable pour l'Eglise catholique romaine.
Les protestants ne pratiquent pas le culte de la Vierge Marie et des saints, Dieu seul pouvant être vénéré. Et ils n'admettent pas bien sûr le principe hiérarchique de l'Eglise romaine et donc l'autorité du pape.