"Une grande partie de la population ne sait pas que l'alcool peut provoquer le cancer", a souligné le Dr Kevin D. Shield, qui publie les résultats préliminaires d'une étude menée par le Centre international de recherche sur le cancer, agence de l'Organisation mondiale de la santé.
Ces nouvelles estimations étaient présentées mercredi à Paris à l'occasion du Congrès mondial contre le cancer.
Surtout dans les pays développés
L'étude, qui se base sur des données de 2012, montre que les cancers liés à l'alcool représentent 5% des nouveaux cas de cancers et 4,5% de tous les décès par cancer (oesophage, colon-rectum, gorge, foie et sein) chaque année dans le monde.
Comme le soulignent plusieurs études, le poids des cancers liés à l'alcool est étroitement lié au niveau de développement d'un pays. Selon le Dr Shield, l'Amérique du Nord, l'Australie et l'Europe, plus particulièrement l'Europe de l'Est, sont les régions les plus touchées, mais des pays qui se développent rapidement comme l'Inde ou la Chine pourraient les rejoindre.
afp/jvia
Cancer de l'oesophage et du sein
Selon l'étude, qui devrait être publiée l'an prochain dans une revue scientifique, le cancer de l'oesophage arrive actuellement en tête des cancers liés à l'alcool en ce qui concerne la mortalité. Il représente 34% de l'ensemble des 365'000 décès répertoriés en 2012, devant le cancer colorectal (20% des décès).
En ce qui concerne les 704'000 nouveaux cas de cancers liés à l'alcool, c'est le cancer du sein qui domine: il représente 27% des nouveaux cas, également devant le cancer colorectal (23% des nouveaux cas).
Même avec une faible consommation
Dans des travaux publiés en juin dernier, le Dr. Kevin D.Shield avait déjà montré que même une faible consommation d'alcool (moins de deux verres de vin ou de 30 ml de spiritueux par jour) pouvait augmenter le risque de cancer du sein de 5% à 10%.
Le chercheur a précisé qu'il n'existait pas de "limite" à ne pas dépasser et que "le risque augmente de façon linéaire avec la dose ingérée".
Quant aux mécanismes biologiques en cause dans les cancers liés à l'alcool, ils ne sont pas encore connus avec précision.