La première utilisation du mot "Brexit" (mot-valise comprenant "British" et "Exit") date de 2012, notamment sur un blog et dans l'hebdomadaire The Economist. Mais c'est depuis la campagne pour le référendum de juin dernier que l'expression s'est imposée au Royaume-Uni et à l'étranger, avec une explosion de son usage de 3400% selon Collins. Du jamais vu dans la langue anglaise, d'après le dictionnaire de référence.
"'Brexit' constitue la plus importante contribution de la politique à l'anglais en quarante ans", estime Helen Newstead, responsable au sein de Collins, citée notamment dans le Guardian.
Signifiant "la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne", "Brexit" s'est décliné en plusieurs expressions, reflétant les différents points de vue sur le sujet. Ainsi, les mots "Bremain" ("Britain" et "Remain") pour le maintien du pays dans l'UE et "Bremorse" ("Britain" et "Remorse") pour ceux qui regrettent leur vote ont fait leur apparition.
Jeux de mots en politique et ailleurs
Ce mot qui "a divisé une nation et déchiré un continent", comme l'écrit le Times jeudi, a également inspiré des jeux de mots hors du monde de la politique, un argument de poids pour Collins. Les médias anglais et étrangers ont ainsi parlé du "Bradxit" ou "BrexPitt" pour la séparation des acteurs Brad Pitt et Angelina Jolie, et du "Mexit" en référence à la retraite internationale du footballeur Lionel Messi.
Dans l'UE, un autre mot-valise a précédé le Brexit: le Grexit (pour "Greek Exit"), apparu début 2012. A la différence du Brexit, le Grexit ne se référait pas à une sortie volontaire, mais une mise à l'écart de la zone euro. Après le scrutin au Royaume-Uni, les politiques et les médias se sont inspirés de ces appellations à succès en les appliquant à d'autres pays de l'UE, comme une formule symbolisant la crise institutionnelle de l'Union.
En France par exemple, la leader d'extrême droite Marine Le Pen s'est emparée de l'expression "Frexit", appelant le pays à suivre l'exemple britannique. Ce néologisme de plus a notamment inspiré le site Quartz qui a proposé des mots-valises pour toute l'Europe, de "Ousterreich" au "Sweparture", en passant par "Maltalavista".
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Tamara Muncanovic
"Brexit" devant "mic drop" et "uberization"
Dans le classement du dictionnaire de langue anglaise Collins, "Brexit" est arrivé devant d'autres expressions qui sont familières aux francophones également.
La formule "mic drop", désignant un geste théâtral de jeter de micro à la fin d'une performance, faisait partie des finalistes pour devenir mot de l'année.
Figuraient aussi dans les finalistes les mots "Trumpism", caractérisant l'idéologie prônée par le candidat à la Maison Blanche Donald Trump, et "uberization", ce modèle d'affaires inspiré de la société Uber.