Sarkozy le mal aimé face à Juppé le rassembleur dans un débat télévisé

Favori pour l'investiture de la droite et du centre en vue de la présidentielle française, Alain Juppé, âgé de 71 ans, a estimé sur iTélé et BFM TV qu'un échec de son camp pourrait mener le Front national au pouvoir dans cinq ans.

Le maire de Bordeaux a réitéré sa promesse de n'effectuer qu'un mandat en cas de victoire l'an prochain. Une décision qui ouvrirait d'ici 2022 la compétition pour sa succession.

"Ou ma politique réussit et je fais tout à fait confiance à ceux qui piaffent pour me succéder dans l'enthousiasme et il y en a beaucoup ici sur cette scène", a déclaré le maire de Bordeaux, faisant référence à ses rivaux de la primaire de la droite et du centre.

A l'inverse, "si jamais nous nous plantons, (...) aucun d'entre eux ne me succédera parce que ce sera, hélas, une toute autre hypothèse", a-t-il ajouté, avant de préciser: "Malheureusement, ça sera peut-être l'heure du Front national. Et c'est ça qu'il faut éviter à tout prix."

"Je ne me présente pas contre Nicolas Sarkozy. Je me présente contre le Front national et contre le président sortant (François Hollande, ndlr) qui a abîmé la fonction présidentielle", a par ailleurs dit Alain Juppé au cours du débat.

Nicolas Sarkozy ne se présenterait pas en 2022

Nicolas Sarkozy, deuxième dans les sondages, a lui aussi laissé entendre qu'il pourrait ne pas aller au-delà d'un quinquennat s'il venait à l'emporter au printemps prochain.

"J'aurai 67 ans à la fin de ce second mandat. Si par hypothèse les Français me le confiaient, ce sera le temps de remercier la France pour toutes ces années consacrées à son service", a-t-il jugé, dans une pique voilée à Alain Juppé.

L'ancien président de la République a été sous le feu des critiques des autres participants, hormis Alain Juppé, qui a joué la carte du rassembleur. Les piques ont volé durant ce débat, à l'image de celle envoyée par Nicolas Sarkozy à Nathalie Kosciusko-Morizet: "Tu as été une très bonne porte-parole".

Les rivaux de Nicolas Sarkozy n'ont pas manqué de critiquer le bilan de l'ancien locataire de l'Elysée et de lui rappeler sa défaite face à François Hollande en 2012.

"Certains avaient fait la promesse de ne jamais se représenter s'ils étaient battus", a ainsi relevé Bruno Le Maire. "Aucun ne m'a supplié de quitter le gouvernement", a quant à lui ironisé Nicolas Sarkozy face aux attaques de ses anciens ministres.

La plupart des sondages prêtent pour l'heure à Alain Juppé une avance sur Nicolas Sarkozy au second tour de scrutin. Le maire de Bordeaux a d'ailleurs tenu à assurer sa stature présidentielle sur les sujets régaliens, comme le montre son refus de l'envoi de troupes au sol à l'étranger.

ats/fme/pym