Mikel Irastorza, un des principaux chefs présumés de l'organisation séparatiste basque espagnole ETA encore en fuite, a été interpellé samedi à l'aube à Ascain, dans le sud-ouest de la France, et placé en garde-à-vue, tout comme le couple qui l'hébergeait.
Pour le ministère espagnol de l'Intérieur, Mikel Irastorza, âgé de 41 ans, est "le plus haut dirigeant actuel du groupe terroriste ETA, qui échappait à la justice". Des sources proches du dossier en France ont indiqué qu'il aurait succédé en 2015 à Iratxe Sorzabal et David Pla, arrêtés le 22 septembre 2015 en France.
L'opération - qui vise "la structure dirigeante de l'ETA" - a été menée côté français par des enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en collaboration avec la Garde civile espagnole, indique le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué.
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afp/mre
Organisation à bout de souffle
Après avoir d'abord annoncé l'arrêt des attentats en 2010, l'ETA a renoncé en 2011 à la lutte armée, mais refuse de rendre les armes et de se dissoudre, comme l'exigent Madrid et Paris.
Sa capacité opérationnelle est très réduite, après des années d'actions policières des deux côtés de la frontière franco-espagnole et la perte de soutiens dans la société basque.
La grande majorité de ses membres sont en prison - un peu moins de 400 détenus, dont un peu plus de 90 en France - et seule une vingtaine seraient encore dans la clandestinité, selon des experts espagnols et français de la lutte anti-terroriste.
Le principal dirigeant du mouvement politique nationaliste basque espagnol Sortu, Arnaldo Otegi, libéré en mars 2016 après avoir passé une dizaine d'années en prison en raison de son soutien à l'ETA, prône aujourd'hui une lutte exclusivement politique et par des moyens légaux, notamment aux élections.