La COP22 se présente comme le trait d'union entre la décision et l'action. Mais les 192 pays signataires vont-ils être à la hauteur de leurs engagements dès lors qu'il s'agit de passer à l'action?
La rapidité de l'action en jeu
L'accord de Paris prévoyait une hausse des ambitions de chaque Etat pour être bien en-dessous des deux degrés de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle. Et pour la climatologue Martine Rebetez, de l'Université de Neuchâtel, tout est une question de rythme: "Je pense qu'on va parvenir, dans quelques décennies, à un monde qui émettra très peu de gaz à effet de serre. C'est inévitable", estime-t-elle. "On va passer à des énergies renouvelables, les transports terrestres seront électriques, avec des énergies renouvelables. Ce qui est un problème pour moi, c'est que ça ne va pas assez vite."
Parmi les très grands émetteurs, la Russie n'a pas encore ratifié l'accord mais Washington et Pékin ont montré le chemin. "La Chine, aujourd'hui, est extrêmement active pour l'installation d'énergies renouvelables", souligne Martine Rebetez. "Elle avance vraiment extrêmement vite de ce point de vue. Elle est en train de faire une mutation, il ne faut pas s'y tromper."
L'épée de Damoclès Donald Trump
La question des financements sera également au coeur des débats, notamment l'aide de 100 milliards de dollars par an promise d'ici 2020 aux pays en développement.
Politiquement, les acteurs globaux semblent avoir tous tourné la page du climato-scepticisme. Mais cette unanimité pourrait être mise à mal avec l'éventuelle arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a promis d'annuler la ratification américaine de l'accord de Paris.
Alexandre Habay/oang