"Je crois que Trump va porter une attention particulière aux Etats 'bleus' (démocrates, ndlr) de la région des Grands Lacs, c'est-à-dire le Michigan, l'Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin". Voilà ce qu'affirmait en juillet le réalisateur Michael Moore dans une lettre ouverte intitulée "Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner".
Le cinéaste américain ne s'est pas trompé en plaçant le poids électoral du Midwest comme première raison: Donald Trump a raflé la mise dans tous les Etats de cet ex-poumon industriel du pays - même si le résultat définitif se fait encore attendre pour le Michigan.
Le Wisconsin, démocrate depuis plus de 30 ans
L'un après l'autre, ces Etats sont tombés dans l'escarcelle du candidat républicain. Traditionnellement Etat très disputé, il a remporté l'Ohio avec 52,1% des voix. Dans le Michigan, où Detroit a été la première ville américaine à demander une mise en faillite en 2013, il engrange 47,6% des votes, après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins.
Ses scores de 47,9% dans le Wisconsin et de 48,8% en Pennsylvanie lui permettent également de devancer Hillary Clinton et de lui reprendre, un à un, des Etats conquis de haute lutte par les démocrates au cours des 30 dernières années.
Le Wisconsin était en effet un Etat "bleu" depuis 1984, le Michigan et la Pennsylvanie depuis 1988 tandis que l'Ohio, le plus célèbres des "swing states", n'a eu de cesse de louvoyer, comme le montre le tableau ci-dessous. Il était démocrate depuis 2008.
Une stratégie payante
La stratégie du républicain s'est ainsi révélée payante. Dans les Etats entourant les Grands Lacs, son discours protectionniste et anti-immigration, de même que sa promesse de réinvestir massivement dans l'industrie lourde a fait mouche.
En enchaînant les meetings dans un Midwest où sa rivale a été largement moins présente, Donald Trump a été capable de mobiliser la classe moyenne ouvrière, blanche, peu diplômée et particulièrement touchée par les destructions d'emplois.
kg