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Pourquoi "la fiction Trump est devenue réalité", se demande la presse

USA: la presse s'interroge sur la victoire de Donald Trump
La presse s'interroge sur la victoire de Donald Trump / 12h45 / 2 min. / le 10 novembre 2016
L'accession à la présidence américaine de Donald Trump est dans tous les titres de presse suisses jeudi. Entre stupeur et incertitude, les quotidiens tentent de comprendre pourquoi les Etats-Unis ont choisi le républicain.

Pour la Tribune de Genève, l'arrivée du magnat de l'immobilier à la Maison Blanche est une "révolution". "La fiction est devenue réalité", remarquait pour sa part 24heures dès mercredi sur son site. "Notre surprise est à la mesure de notre aveuglement". Car sondages comme experts ont échoué à prévoir l'ampleur de la colère contre les élites.

"Aveuglés par leurs certitudes, médias sondeurs et rivaux n'ont pas vu que le rase-mottes du rusé républicain lui servait à se rapprocher du 'peuple', ou du moins d'une partie du peuple se sentant incomprise", résume La Liberté.

Et la prise de conscience s'avère tardive, constate Le Temps. "Les élites ont un biais dont elles n'arrivent pas à se départir. Et les journalistes ne se frottent pas assez à la population aux mains calleuses, aux petits employés ou aux plus jeunes dont les opportunités se réduisent considérablement".

Bienvenue dans l'ère de la politique-spectacle"

L'élection de Donald Trump "légitime le discours de haine, galvanisant ainsi les partis populistes du monde entier", affirme Le Nouvelliste qui souhaite à ses lecteurs la "bienvenue dans l'ère de la politique-spectacle décomplexée".

Les recettes simplistes aux problèmes complexes ayant apparemment la cote, la BaslerZeitung envisage également que d'autres Etats puissent vivre la même expérience de défiance envers les "élites". 24heures donne déjà rendez-vous en France le 7 mai 2017, date de l'élection présidentielle, où la cheffe du Front National pourrait passer au second tour.

En attendant, le monde va être ébranlé pendant des années par ce qui vient de se passer aux Etats-Unis, prédit le journal zurichois Tages-Anzeiger. Mais la planète pourrait aussi "s'améliorer" sous ce 45e président. Le "Tagi" considère comme positif le fait que Donald Trump veuille réfléchir au rôle de gendarme de la planète que joue parfois son pays.

Politique étrangère en danger

Le plus grand danger de la présidence de Donald Trump concerne la politique étrangère, estime la Neue Zürcher Zeitung. Personne ne pourra empêcher le septuagénaire de résilier le contrat qui lie les Etats-Unis à l'OTAN, de draguer le président russe Vladimir Poutine ou de retirer les conseillers américains de Syrie ou d'Irak.

La capacité de jugement de Donald Trump est meilleure que ce que beaucoup pensent, écrit de son côté la Weltwoche. Le républicain n'est pas un "penseur", mais il est rusé. Et il a toujours été pragmatique. "On verra", lance l'hebdomadaire.

ats/tmun

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"La campagne brutale et raciste de Trump a donc payé"

A l'étranger, la presse se pose les mêmes questions qu'en Suisse après la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis. "La campagne brutale et raciste de Donald Trump a donc payé", écrit en France Libération, qui estime que le candidat républicain a surfé "sur le sentiment de déclassement de la classe moyenne blanche américaine".

"Trump a gagné, maintenant le monde attend", titre le Guardian au Royaume-Uni, mettant également en avant "la rage populaire" qui a permis le triomphe du septuagénaire. "Le discours de victoire (de Donald Trump) a permis de restaurer le calme" sur le marchés, analyse de son côté le Financial Times. Le quotidien britannique souligne aussi le rôle essentiel que jouera le colistier Mike Pence dans la composition du gouvernement Trump.