Dans une interview diffusée dans Forum dimanche 13 novembre, le professeur d'histoire à Cambridge Robert Tombs ne voit pas la Première ministre britannique Theresa May s’accorder avec Donald Trump comme Tony Blair l’a fait avec George W. Bush et Margaret Thatcher avec Ronald Reagan.
"Donald Trump n'est pas apprécié en Grande-Bretagne, à part peut-être par une minorité d'extrême droite. Mais les Britanniques ne veulent pas voir Trump embrasser la reine ou serrer la main à Kate et William", illustre-t-il.
"Le Brexit consolide le pouvoir de l'establishment"
Les votes pro-Brexit et pro-Trump ne doivent pas être comparés, estime-t-il. Le Brexit, selon lui, n’est pas une colère contre le système et l’establishment politique. D’ailleurs, il est mené par le Parti conservateur et consolide son pouvoir.
Robert Tombs réfute aussi la comparaison entre la violence des deux campagnes, malgré le meurtre de la députée travailliste en juin Joe Cox, "assassinée par un fou". Et les paroles intempestives de deux grands tenants du leave Boris Johnson, actuel ministre conservateur, et Nigel Farage vice-président de Ukip, parti d’extrême droite qui mettait en garde contre le viol de femmes (en référence aux événements de Cologne) si le Brexit ne passait pas.
Similitudes avec la Suisse
Le professeur voit davantage de similitudes avec l’acceptation des Suisses de l'initiative du 9 février "contre une immigration de masse". "La Suisse et la Grande-Bretagne montrent la voie aux autres pays européens".
Même s’il admet que la Grande-Bretagne est surtout tournée vers elle-même, il estime qu'elle cherche des traités commerciaux à l’international. Car le Brexit se fera, et sans que les Britanniques revotent, sous peine d’une crise politique majeure, conclut Robert Tombs.
Laetitia Guinand/vkiss