Deux tiers des personnes sondées pensent que les citoyens fortunés ont trop d'emprise sur l'activité du gouvernement. Elles souhaitent par conséquent un durcissement de la législation sur le lobbying, conclut le Baromètre mondial de la corruption, réalisé par Transparency International (TI), qui mesure la perception de la corruption dans l'opinion publique dans 42 pays d'Europe et d'Asie centrale.
La moitié des mille personnes sondées estiment que les Suisses ne signalent pas les cas de corruption de peur de représailles. Ce pourcentage est supérieur au résultat de 2013 (35%) et à la moyenne internationale (30%).
Confiance envers les décideurs
Or, plus de trois quarts des interrogés estiment que peu, voire aucun des conseillers fédéraux, ainsi que des membres de leurs équipes, du parlement ou d'un exécutif sont corrompus.
Au niveau de la perception de la corruption parmi les parlementaires, la Suisse se classe à la 3e place derrière l'Allemagne et la Suède, selon les critères définis par TI.
ats/jvia
Protéger les lanceurs d'alerte
Martin Hilti, directeur de TI Suisse, estime que 50% de Suisses qui craignent des représailles s'ils signalent un cas de corruption est un chiffre "extrêmement préoccupant". Selon lui, la Suisse "doit renforcer la protection des lanceurs d'alerte, en particulier dans le droit privé."
Le parlement a déjà débattu à plusieurs reprises de nouvelles règles les concernant. Un projet de loi du Conseil fédéral, jugé pas assez compréhensible, a d'ailleurs été renvoyé à l'expéditeur l'automne passé afin que le gouvernement revoie sa copie.