Pourquoi une primaire ouverte à droite?
Jusqu'en 2007, la tradition du "chef naturel" prévalait à droite pour désigner le candidat à la présidentielle. C'était donc le chef du parti qui était automatiquement choisi. En 2007, la droite décide d'organiser sa première primaire. Il s'agit alors d'une primaire fermée, réservée aux seuls adhérents de l'UMP. Unique candidat, Nicolas Sarkozy est évidemment désigné. Mais après le succès de la primaire ouverte de la gauche en 2011 et la non-réélection de Sarkozy en 2012, la droite et le centre optent pour une primaire ouverte, qui permet à tous les citoyens de voter. Le scrutin désignera le candidat commun pour le parti des Républicains, pour le Parti chrétien-démocrate et pour le Centre national des indépendants et paysans.
A gauche, on organise des primaires depuis 1995. Tout d'abord fermée, la primaire socialiste devient ouverte en 2011, une première en France. Le scrutin réunit 2,9 millions d'électeurs au second tour et désigne François Hollande.
Qui sont les candidats?
Sept candidats sont en lice : Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, François Fillon, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Frédéric Poisson.
A part Jean-Frédéric Poisson, les candidats sont loin d'être des nouveaux venus en politique. Selon un décompte de Libération, "les sept candidats cumulent cinq ans à l'Elysée, sept à Matignon, plus de trente au gouvernement et près de 80 à l’Assemblée nationale".
>> Pour en savoir plus, : Les sept élus de la primaire à droite et leurs chances de l'emporter
Qui peut voter?
Tous les Français qui sont inscrits sur les listes électorales au 31 décembre 2015 peuvent prendre part à la primaire, elle n'est donc pas réservée aux adhérents de partis. Les votants doivent payer deux euros en liquide par tour pour participer aux frais d'organisation. Il est conseillé de se munir d'une pièce de deux euros car les bureaux n'auront pas tous assez de monnaie à rendre.
Les votants doivent aussi signer une charte de l'alternance dont le texte est le suivant: "Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France".
Objectif des organisateurs: dépasser les 2'900'000 votants du second tour de la primaire socialiste de 2011.
Pourquoi 2 euros?
Les deux euros demandés doivent servir à couvrir les frais liés à l'organisation du scrutin, notamment la location de certains bureaux de vote. Mais la somme récoltée servira aussi à rembourser le parti des Républicains pour l'avance de 5 millions d'euros accordée aux candidats pour leur campagne. L'excédent éventuel sera alloué à la campagne présidentielle du gagnant.
Quel mode de scrutin?
Le scrutin est prévu sur deux tours, les 20 et 27 novembre. Si un candidat réunit plus de 50% des bulletins au premier tour, il est directement élu. Sinon, les deux candidats qui auront recueilli le plus de suffrages sont qualifiés pour le second tour.
Au total, 10'228 bureaux de vote seront ouverts de 8 heures à 19 heures sur tout le territoire français, y compris dans les DOM-TOM, soit 830 de plus que pour la primaire à gauche de 2011. Chaque électeur est rattaché à un bureau en fonction de son lieu d'inscription sur les listes électorales. Les bureaux ne sont pas forcément les lieux de vote habituels. Pour trouver son bureau de vote, l'électeur peut se rendre sur le site suivant: La carte des bureaux de vote.
La plupart des lieux de vote sont mis à disposition à titre gracieux, mais ce n'est pas le cas partout. A Paris par exemple, la droite a déboursé 300'000 euros pour 313 bureaux de vote.
Quelles précautions?
L'électeur doit se présenter en personne à son bureau de vote, avec sa carte d'identité. Il est impossible de voter par procuration ou par internet, sauf pour les Français résidant à l'étranger. L'élection se fera par bulletin papier. Ces précautions ont été prises pour éviter le scandale des accusations de fraude dans le duel Fillon-Copé pour la présidence de l'UMP en 2012.
A quand les résultats?
Les résultats seront centralisés par la Haute autorité de la primaire, et proclamés le soir de chaque scrutin.
Les bénévoles devront d'abord compter l'argent récolté avant de dépouiller le vote. Les premiers résultats devraient être connus vers 20h30 mais les chiffres définitifs tomberont bien plus tard dans la soirée. Tous les chiffres seront publiés sur le site de la primaire.
Quels enjeux?
La participation et le profil des votants seront cruciaux pour le résultat du vote. Entre 2 et 4 millions de citoyens sont attendus aux urnes. Selon les instituts de sondage, une participation basse favoriserait Nicolas Sarkozy, alors qu'une forte mobilisation serait bénéfique à Alain Juppé.
Au cas où seuls les sympathisants des Républicains se déplacent, c'est là aussi Sarkozy qui serait gagnant. Une plus grande mobilisation des centristes profiterait à Juppé. Quant aux sympathisants de gauche qui participeront au vote, ils souhaitent barrer la route à l'ancien président en favorisant le maire de Bordeaux.
Cécile Rais