Modifié

Le maire de New York monte au créneau face à Donald Trump

Le maire de New York Bill de Blasio n'a pas mâché ses mots à sa sortie de la Trump Tower, à Manhattan, le 16 novembre 2016. [Keystone - Mark Lennihan]
Le maire de New York Bill de Blasio n'a pas mâché ses mots à sa sortie de la Trump Tower, à Manhattan, le 16 novembre 2016. - [Keystone - Mark Lennihan]
Le maire de New York Bill de Blasio est monté au front mercredi face à Donald Trump pour défendre les clandestins, se faisant le porte-voix des villes américaines qui entendent défendre leur tradition d'accueil.

Pour sa première rencontre avec Donald Trump depuis son élection à la présidence américaine, le maire de New York, qui a toujours été un virulent critique du magnat de l'immobilier, n'a pas mâché ses mots, si l'on en croit le compte-rendu qu'il a fait de la rencontre à sa sortie de la Trump Tower, le QG du milliardaire à Manhattan.

Il a indiqué avoir prévenu le futur président que "New York, comme beaucoup d'autres villes américaines, ferait tout (son) possible pour protéger (ses) habitants et s'assurer que les familles ne soient pas séparées", alors que Donald Trump a promis d'expulser des millions d'immigrés clandestins et de construire un mur à la frontière mexicaine.

Voeu de protection des maires de plusieurs villes

"New York est LA ville des immigrés", a souligné Bill de Blasio, issu lui-même d'une famille venue d'Italie, tandis que la mère de Donald Trump était Ecossaise et son grand-père allemand.

"Je lui ai dit que nous étions inquiets, que nous voulions montrer à tous les New-yorkais, y compris les musulmans, qu'ils sont bienvenus, et que les politiques d'exclusion saperaient notre capacité à créer une unité, une dynamique où tout le monde se sent également membre de la communauté, prêt à travailler pour se protéger les uns les autres, prêt à travailler avec les forces de l'ordre pour le bien de tous", a-t-il encore ajouté.

Comme Bill Blasio, les maires de plusieurs autres grandes villes américaines à forte population immigrée ont fait voeu de protéger leurs clandestins: Los Angeles, San Francisco, Seattle, Chicago, Boston, Providence, Philadelphie ou la capitale Washington.

L'immigration au coeur de la campagne

Dès sa première interview télévisée en tant que président élu dimanche, Donald Trump avait réaffirmé son intention de mettre en oeuvre la politique anti-immigration qui a été au coeur de sa campagne.

"Ce que nous allons faire, c'est prendre les gens qui sont des criminels et qui ont des casiers judiciaires, qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue (...), sans doute deux millions, ça peut aussi être 3 millions, nous allons les renvoyer du pays ou nous allons les mettre en prison", avait-il déclaré sur CBS.

Ces déclarations ont suscité une forte inquiétude et des déclarations de résistance immédiate de certains maires, qui ont ces dernières années fait de leur ville des "sanctuaires" face à une politique d'expulsion durcie de l'administration Obama.

afp/fme

Publié Modifié

Des villes-sanctuaires

La notion de "ville-sanctuaire" ne recouvre pas forcément les mêmes mesures partout aux Etats-Unis. Elle peut par exemple se traduire par l'octroi de papiers d'identité à certains clandestins, comme c'est le cas à New York avec la carte d'identité propre à la ville.

Dans la mégapole californienne, les policiers ont depuis longtemps l'interdiction d'approcher quelqu'un dans le seul but de vérifier son statut, selon le Los Angeles Times. Et le chef actuel de la police a décidé de ne plus remettre les clandestins arrêtés pour des délits mineurs aux agents fédéraux chargés des déportations.

Pendant la campagne, Donald Trump a menacé de couper les fonds fédéraux à ces villes-sanctuaires.

Appel de Sanders pour annuler la nomination d'un homme d'extrême droite

Bernie Sanders, candidat malheureux aux primaires démocrates face à Hillary Clinton, a appelé mercredi le président élu des Etats-Unis Donald Trump à annuler la nomination de Steve Bannon, personnalité classée à l'extrême droite, comme haut conseiller à la Maison Blanche.

"Dans une société démocratique, nous pouvons être en désaccord autant que nous voulons sur les problèmes, mais le racisme et le sectarisme ne peuvent faire partie intégrante d'une quelconque politique publique. La nomination de M. Bannon par M. Trump doit être annulée", a réclamé le sénateur du Vermont dans un communiqué.

Steve Bannon, 62 ans, dirigeait le site d'informations Breitbart, considéré comme la plaque tournante de la "droite alternative", mouvement associé aux idées nationalistes et partisan de la supériorité de la race blanche.