Nicolas Sarkozy, l'un des sept candidats français à l'investiture des Républicains, n'a pas apprécié la question sur l'affaire d'un possible financement libyen pour sa campagne présidentielle en 2007, la qualifiant d'"indigne".
"Quelle indignité", a-t-il répondu. "Nous sommes sur le service public, vous n'avez pas honte de donner écho à un homme (Ziad Takieddine, ndlr) qui a fait de la prison, qui a été condamné à d'innombrables reprises pour diffamation? Ce n'est pas l'idée que je me fais du service public", a répondu l'ancien président lors de ce débat retransmis notamment par France 2.
Financer la campagne de 2007
Plus tôt jeudi, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui affirme avoir remis des fonds libyens à l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour financer la campagne de 2007, a réitéré ses propos devant des enquêteurs français.
Il a été entendu dans la matinée dans les locaux de l'Office anticorruption de la police judiciaire, en région parisienne, après une première audition mardi.
Dans un entretien filmé et diffusé par le site Mediapart, l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine dit avoir remis entre 2006 et janvier 2007 trois mallettes d'argent libyen pour un total de 5 millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à Claude Guéant, à l'époque son directeur de cabinet.
>> Lire sur ce sujet : "J'ai remis trois valises d'argent libyen à Guéant et Sarkozy"
Ecologie survolée
Parmi les différents thèmes abordés, le sujet de l'écologie a été survolé durant ce troisième débat. François Fillon a affirmé qu'il soutiendrait le nucléaire français et qu'il souhaite maintenir à 75% la part du nucléaire dans le mix énergétique français.
Nathalie Kosciusko-Morizet a reproché à Jean-François Copé de parler de tout sauf de l'écologie en répondant à une question posée par une internaute. "Etre crédible, ça veut dire avoir une politique nationale interne de qualité, et aussi ne pas professer des opinions climato-sceptiques", a-t-elle dit.
>> A lire aussi, les enjeux et le mode d'emploi de la primaire : Primaire à droite en France, modalités et enjeux d'un scrutin inédit
fme/ctr
Sur l'élection de Donald Trump
La plupart des candidats ont réagi à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis. "Fera-t-il après l'élection ce qu'il avait annoncé avant? C'est une question que nous devons nous poser en France aussi", a évoqué Alain Juppé.
Jean-François Copé a quant à lui fait référence à Marine Le Pen. "Trump a gagné sur l'échec cumulé de Bush et d'Obama et je redoute que Le Pen prétende à gagner sur les échecs que nous avons connus", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy a parlé d'une "possibilité fantastique pour nous la France et nous les européens de réaffirmer un leadership" et François Fillon a conclu qu'il fallait désormais "mettre en place une relation transatlantique beaucoup plus équilibrée".
Fillon jugé "le plus convaincant"
François Fillon maintient sa bonne dynamique en cette fin de campagne pour la primaire de droite. Il a été jugé le plus convaincant lors du débat (33%) devant Alain Juppé (32%) et Nicolas Sarkozy (18%), selon un sondage réalisé jeudi soir auprès d'un échantillon de 1012 personnes majeures ayant suivi le débat.
Chez les seuls partisans de droite, 39% ont été séduits par l'ex-Premier ministre, contre 26% pour Nicolas Sarkozy et 25% pour Alain Juppé. François Fillon est désormais crédité de 27% d'intentions de vote, talonnant ainsi le duo Juppé-Sarkozy, qui semblaient jusqu'alors promis à un duel à deux.