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L'ONU prolonge d'un an son enquête sur les attaques chimiques en Syrie

La Syrie a signé en 2013 la convention sur l'interdiction des armes chimiques et a éliminé son stock déclaré. Mais les attaques se poursuivent, selon l'ONU. [KEYSTONE - EPA/MOHAMMED BADRA]
La Syrie a signé en 2013 la convention sur l'interdiction des armes chimiques et a éliminé son stock déclaré. Mais les attaques se poursuivent, selon l'ONU. - [KEYSTONE - EPA/MOHAMMED BADRA]
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé jeudi d'un an, jusqu'en novembre 2017, le mandat d'une équipe d'enquêteurs chargés de déterminer la responsabilité d'attaques chimiques en Syrie.

Une résolution, soumise par les Etats-Unis, a été adoptée de manière unanime par les 15 membres. Le texte prévoit que le mandat de ce mécanisme d'enquête conjoint pourra ensuite être encore prolongé si le conseil "l'estime nécessaire".

L'ambassadrice américaine Samantha Power a souligné qu'il y avait "des preuves crédibles de nombreuses autres attaques à l'arme chimique menées par le régime syrien".

L'ambassadeur adjoint russe Vladimir Safronkov a, lui, mis l'accent sur "les preuves abondantes de l'utilisation d'armes chimiques par des organisations terroristes" et a souhaité que les enquêteurs "ne cèdent pas à la pression de certains pays" pour blâmer Damas.

Attaques au gaz

Après plus d'un an de recherches, les enquêteurs ont déjà conclu que l'armée syrienne avait répandu par hélicoptère du gaz de chlore sur trois localités du nord de la Syrie en 2014 et 2015 et que l'Etat islamique (EI) avait mené de son côté une attaque au gaz moutarde en août 2015.

ats/sbad

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Veto russe

C'était la première fois que Damas était ainsi directement mis en cause et que des unités de l'armée syrienne étaient désignées nommément comme responsables d'attaques au gaz de chlore.

La Russie avait d'emblée mis en doute les premières conclusions de JIM accusant Damas, les estimant "peu concluantes". Elle avait rejeté les demandes de la France et du Royaume-Uni d'imposer des sanctions à son allié syrien.

Paris et Londres envisagent dans un deuxième temps de tenter de faire adopter de telles sanctions par le conseil, mais ils risquent fort de se heurter à un veto russe.

Nouveaux bombardements à Alep

Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie ont par ailleurs fait au moins 25 morts dans l'est d'Alep jeudi, au troisième jour de la reprise des attaques contre la partie rebelle de la ville syrienne. Depuis le début de la semaine, les services de santé ont dénombré 45 morts et 363 blessés.

Après plusieurs semaines d'un calme relatif, les attaques avaient repris mardi. Les Nations unies disent qu'environ 250'000 civils se trouvent dans Alep-Est et qu'en raison de l'impossibilité actuelle d'acheminer de l'aide, la situation sur le plan humanitaire se dégrade de jour en jour.