De janvier à octobre 2016, "4437 Turcs ont déposé une demande d'asile" en Allemagne, pays qui abrite déjà la plus grande diaspora turque au monde, a indiqué vendredi une porte-parole de l'Office pour les migrants et réfugiés.
En comparaison, 1767 Turcs avaient demandé l'asile en Allemagne pour l'ensemble de 2015 contre 1806 en 2014.
Les données du système EASY, qui comptabilise les migrants comptant déposer une demande d'asile, mettent aussi en exergue une hausse palpable ces dernières semaines, passant de 275 en juillet à 485 en octobre.
Officiers turcs de l'Otan
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a en parallèle indiqué vendredi que des officiers turcs de l'Otan ont demandé l'asile dans des pays membres de l'Alliance atlantique.
Depuis le 15 juillet et le putsch avorté, le gouvernement du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a lancé des purges d'ampleur qui ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation et la presse à l'armée et la magistrature.
afp/sbad
Augmentation probable
Selon un responsable du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel, Stephan Mayer, en charge des questions d'immigration, "nous devons nous attendre à ce que le nombre de Turcs cherchant l'asile politique en Allemagne augmente encore".
Berlin, qui a longtemps tenté de ménager Ankara, un partenaire crucial pour empêcher l'afflux de réfugiés en Europe, a haussé le ton ces dernières semaines contre le régime du président Erdogan.
Vendredi, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a fait part de son inquiétude à propos des arrestations massives qui ont lieu en Turquie et du sort réservé aux médias depuis le coup d'Etat manqué.
37'000 arrestations
Dans le cadre de cette vaste purge, plus de 110'000 personnes ont été renvoyées ou suspendues de leur fonction et 37'000 ont été arrêtées. Dimanche, quelque 370 organisations on gouvernementales (ONG) ont été suspendues pour liens supposés avec le terrorisme.
Vendredi, la police turque a encore arrêté 73 universitaires soupçonnés d'appartenir aux réseaux gulenistes accusés par Ankara d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat.