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Les négociateurs bouclent une COP22 refroidie par Donald Trump

La COP22 s'achève après deux semaines de discussions
La COP22 s'achève après deux semaines de discussions / 19h30 / 1 min. / le 18 novembre 2016
La COP22 s'est achevée vendredi soir à Marrakech sur l'adoption d'un programme de travail d'ici 2018 pour parvenir à appliquer l'accord de Paris. Les participants ont aussi demandé au climatosceptique Donald Trump de revoir sa position.

Les travaux de la COP22 se sont achevés vendredi en soirée par l'adoption d'un programme de travail pour parvenir à appliquer l'accord de Paris, en préparant le premier bilan en 2018 des actions engagées par les pays, et pour déterminer les informations à fournir pour faire preuve de la plus grande transparence possible.

Dans la proclamation de Marrakech publiée dès jeudi soir, figure un appel à "augmenter le montant, les versements et l'accès aux financements pour des projets climatiques". Ce texte est aussi une réponse à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, qui a qualifié le changement climatique de "canular" pendant sa campagne.

Alors que les discussions techniques avaient débuté, l'élection d'un président américain climato-sceptique a été un choc pour les négociateurs, qui pensaient célébrer l'entrée en vigueur rapide de l'accord de Paris, effective depuis le 4 novembre. L'inquiétude, un certain attentisme et l'affichage d'une volonté inébranlable à aller de l'avant ont ensuite pris le dessus.

>> Lire sur ce sujet : Hollande et Ban Ki-moon appellent Trump à "respecter" l'accord sur le climat

Pékin ne recule pas

"La politique chinoise reste inchangée", "la volonté de la Chine de travailler avec les autres pays demeure et je crois qu'un dirigeant avisé suivra la voie mondiale et historique" de la lutte contre le réchauffement, a encore déclaré jeudi le négociateur chinois. Quant au président de la 22e COP, le Marocain Salaheddine Mezouar, il a affirmé vendredi compter sur le "pragmatisme" et l'"esprit d'engagement" de Donald Trump.

"Les progrès n'ont pas été spectaculaires (...) mais au moins il n'y a pas eu de blocage", a confié le représentant de Grenade au nom des petits Etats insulaires. "Les débats ont été constructifs mais aussi un peu chaotiques et il y a beaucoup à faire", a reconnu un négociateur européen. "L'accord de Paris a décidé ce qu'il fallait faire, les discussions à la COP22 ont été centrées sur comment le faire", a-t-il dit.

L'accord de Paris a décidé ce qu'il fallait faire, les discussions à la COP22 ont été centrées sur comment le faire.

Un négociateur européen à la COP22.

Comment s'assurer que les 100 milliards de dollars annuels (101 milliards de francs) promis aux pays en développement seront bien atteints en 2020? Quelles informations les Etats devront-ils fournir sur leur politique en faveur du climat pour rendre le processus le plus transparent possible?

Dans l'accord de Paris, conclu en 2015, la communauté internationale s'est fixé comme objectif de contenir la hausse des températures "bien en dessous 2°C". Les pays développés se sont aussi engagés à aider les pays en développement pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et pour se protéger des impacts du réchauffement.

Les financements, nerf de la guerre

A Marrakech, au-delà des incontournables questions de procédure avec plus de 190 pays autour de la table, les financements ont encore été un sujet sensible. "20 milliards de dollars en 2020 pour les actions d'adaptation, c'est totalement insuffisant", a commenté Liz Gallagher de l'ONG 3G.

Le WWF Suisse a estimé que les négociations se sont déroulées de manière positive, mais que le travail le plus dur restait toutefois encore à faire.

Pour plaider leur cause, les pays en développement mettent en avant la dernière évaluation du programme des Nations unies pour l'environnement. L'étude estime les besoins pour les seules actions d'adaptation entre 140 et 300 milliards de dollars annuels d'ici 2030.

ats/fme

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Les îles Fidji organisent la COP23 en 2017

Les îles Fidji, petit pays particulièrement exposé au changement climatique, ont annoncé vendredi qu'elles seraient les organisateurs de la COP23 à fin 2017. Les petits Etats insulaires sont particulièrement exposés aux conséquences du changement climatique.

Toutefois, pour des raisons de logistique, elle se déroulera exceptionnellement à Bonn (Allemagne), qui abrite le siège de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). L'archipel du Pacifique n'est pas en mesure d'accueillir 15'000 à 20'000 personnes sur un seul site et de les loger à proximité.