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L'OMS retire au virus Zika son statut d'urgence de santé publique mondiale

L'Oxitec au Brésil, le plus grand laboratoire au monde en train de créer un moustique génétiquement modifié pour vaincre les moustiques porteurs du virus Zika. [Reuters - Paulo Whitaker]
L'Oxitec au Brésil, le plus grand laboratoire au monde en train de créer un moustique génétiquement modifié pour vaincre les moustiques porteurs du virus Zika. - [Reuters - Paulo Whitaker]
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé vendredi que le virus Zika, lié à de graves anomalies cérébrales chez les nourrissons, n'était plus "une urgence de santé publique de portée mondiale", suscitant l'inquiétude.

"Le virus Zika reste un problème hautement important à long terme (...) mais ce n'est plus une urgence de santé publique de portée mondiale", a déclaré le Dr David Heymann, président du Comité d'Urgence de l'OMS sur Zika.

La décision de retirer le statut d'Urgence de santé publique mondiale, qui avait été décrété le 1er février 2016, a été prise lors de la 5ème réunion du Comité d'urgence.

Lien entre le virus Zika et la microcéphalie

"Comme la recherche a démontré le lien entre le virus Zika et la microcéphalie, le Comité d'Urgence a estimé qu'un mécanisme technique solide à long terme était désormais nécessaire pour organiser une réponse globale", a indiqué l'OMS.

Deux vaccins contre Zika sont actuellement en cours d'évaluation.

afp/fme

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Réactions inquiètes à la décision de l'OMS

L'annonce de l'OMS a immédiatement suscité une réaction particulièrement inquiète au Brésil, qui compte le plus de cas de microcéphalies potentiellement liés à Zika avec un total de 2033.

"Nous sommes préoccupés du fait que le message de l'OMS puisse être interprété comme un signe négatif, que le (virus) Zika n'est plus une urgence, une priorité. (...) Le problème du Zika ne disparaît pas avec le fait que (le virus) n'est plus une urgence de santé publique mondiale", s'est alarmé Paulo Gadelha, le président de la Fondation gouvernementale brésilienne Oswaldo Cruz (Fiorcruz).

Un expert des questions sanitaires à l'université de Georgetown à Washington, Lawrence Gostin, a estimé aussi que la décision de l'OMS était "assez inquiétante". "La réponse internationale au virus Zika a été léthargique et (la décision) de l'OMS fournit des arguments aux gouvernements et aux donateurs à se retirer encore davantage" de la lutte contre le virus, a déploré cet expert.