Le bashing des élites ne date pas d’hier, rappelle Raphaël Enthoven. Au XVe siècle déjà, Machiavel y voyait pour le "Prince" l’un des meilleurs moyens de gagner et conserver le pouvoir.
S’allier au peuple contre les puissants est une stratégie vieille comme la politique
Le "casse-toi pauvre con" de Sarkozy ou les fautes d’orthographes de certains hommes politiques font partie de cette stratégie justement censée rapprocher le politique du "peuple".
Mais ce discours de la franchise, estime Raphaël Enthoven, du "je suis comme vous", est une façon de le mépriser. Il peut être aussi source de la défiance vis-à-vis du politique lorsque ceux-ci agissent différemment lorsqu'ils gagnent le pouvoir.
Le "parti socialiste français est à ce titre exemplaire et la gauche ne serait pas en crise si le parti socialiste n’avait pas agi contradictoirement à sa façon de parler", ajoute-t-il.
Le cas Macron
Figure emblématique de ces élites qu’on aime détester, le candidat annoncé à la présidentielle française Emmanuel Macron "et son beau costume" est doublement marqué du sceau des diplômes et de sa carrière dans la finance.
Mais pour Raphaël Enthoven, il est illégitime aux yeux de l’électorat de gauche surtout pour avoir été "l'incarnation d’une promesse non tenue". En engageant un financier, François Hollande invalidait un grand nombre de promesses qui l’avaient fait élire en 2012.
Laetitia Guinand/vkiss