L'inhumation à la sauvette de Marcos vendredi au "Cimetière des Héros" de Manille a scandalisé ceux qui accusent l'ancien dictateur de corruption et d'abus des droits de l'homme généralisés.
Les proches des victimes de son gouvernement ont demandé à la Cour suprême d'ordonner l'exhumation de sa dépouille, au motif qu'ils n'ont pas eu assez de temps pour se pourvoir contre la décision de cette même cour d'autoriser son inhumation.
"Un pilleur, un despote"
"Comment est-il possible qu'un pilleur, qu'un despote, qu'un auteur de violations des droits de l'homme ait l'honneur d'être inhumé au mémorial des hommes bons?", a demandé le représentant Edcel Lagman, frère d'un dissident anti-Marcos qui avait été enlevé pour ne jamais réapparaître.
Il y a deux semaines, la Cour suprême avait estimé que Ferdinand Marcos pouvait être enterré en héros, trente ans après la révolution du "Pouvoir du peuple" qui avait vu des millions de Philippins descendre dans la rue et obtenir sa chute.
ats/tmun
Main de fer sur les Philippines durant 20 ans
Elu président en 1965, puis réélu en 1969, Ferdinand Marcos a décrété la loi martiale en 1972, gouvernant d'une main de fer l'archipel des Philippines jusqu'en 1986 et sa fuite aux Etats-Unis avec sa famille.
L'ancien dictateur est accusé d'avoir orchestré des violations des droits de l'homme à grande échelle et d'avoir détourné 10 milliards de dollars des caisses de l'Etat. Il est décédé trois ans plus tard à Hawaï.