Au lendemain du premier tour de la primaire de la droite, qui a vu l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy devancer de 16 points l'ex-favori des sondages, Alain Juppé n'a pas pris de gants pour critiquer son concurrent, à six jours d'un deuxième tour crucial.
"Je n'ai jamais hésité une seconde à continuer le combat", a-t-il déclaré sur France 2, démentant la rumeur selon laquelle il avait envisagé de renoncer dimanche soir. "Je vais mettre toute la gomme", a-t-il ajouté en disant attendre "beaucoup du prochain débat" télévisé de jeudi.
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"Une brutalité sociale"
"Sur le plan économique, son programme est d'une très grande brutalité sociale. Supprimer 500'000 emplois de fonctionnaires, porter la durée du travail dans la fonction publique dès 2017 à 39 heures, augmenter la TVA de 16 milliards d'euros sont des mesures d'une certaine brutalité dont certaines sont inapplicables", a-t-il poursuivi.
L'autre angle d'attaque est sociétal. "François Fillon appartient à une famille traditionaliste, moi je suis plus ouvert au modernisme, je me sens plus proche du pape François que de Sens commun ou de la Manif pour tous (les mouvements contre le mariage homosexuel)", a estimé Alain Juppé en critiquant les "ambiguïtés" de son rival sur le droit à l'avortement.
Faire barrage au FN
Alain Juppé se juge aussi mieux placé que François Fillon "pour faire échec à Marine Le Pen". Selon lui, "la grande question que doivent se poser nos électrices ou nos électeurs, c'est de savoir [qui est] celui qui sera le mieux à même de rassembler pour barrer la route au Front national."
ats/gchi