Le premier front touche à la rébellion ethnique du nord de l'Etat Shan, une zone frontalière avec la Chine. Quatre groupes armés, qui s'enrichissent grâce aux mines, ont attaqué récemment les forces de sécurité. Neuf personnes ont été tuées.
"Quelque 3000 Birmans sont entrés en Chine pour fuir la guerre", a annoncé un porte-parole de la diplomatie chinoise, en précisant que les réfugiés avaient été logés, voire soignés. Des obus tirés de Birmanie sont aussi tombés sur un poste-frontière chinois.
Tensions avec les Rohingyas
Le second front concerne la communauté des Rohingyas. Plus de 2000 de ces musulmans auraient fui au Bangladesh ces derniers jours en raison d'une violente opération de l'armée birmane dans l'Etat Arakan, qui aurait fait 86 morts et 30'000 déplacés en un mois.
Les soldats sont accusés de meurtres, de viols et de destruction d'habitations. Malgré tout, la police du Bangladesh a annoncé mercredi vouloir refouler ces Rohingyas arrivés illégalement.
agences/bri
Armée et gouvernement sur la défensive
L'armée et le gouvernement de Birmanie ont démenti les accusations des Rohingyas et des organisations de défense des droits humains.
Les Rohingyas sont musulmans. Bien que certaines familles soient implantées depuis plusieurs générations, ils sont considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh.
Un million de Rohingyas sont établis dans l'Etat Arakan/Rakhine. Parmi eux, des dizaines de milliers vivent dans un camp, à la suite des violences de 2012.
Au Bangladesh, les camps de réfugiés existent depuis plusieurs décennies. Près de 32'000 Rohingyas y vivent légalement.
Du jamais vu depuis 2012
Ces violences sont inédites depuis que le parti d'Aung San Suu Kyi a remporté les législatives il y a un an. Il faut remonter à 2012 pour relever des affrontements plus meurtriers.
La Birmanie compte 135 ethnies. Les conflits armés avec les minorités existent depuis l'acquisition de l'indépendance face aux Britanniques, en 1948.