Les quelque 270 pages proposent une réflexion plutôt qu'un programme politique détaillé. Une semaine après l'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron, elles doivent permettre à l'ancien ministre de se positionner de manière plus claire.
"Je ne me résous pas à être enfermé dans des clivages d'un autre temps", écrit Emmanuel Macron, qui se qualifie de politicien "libéral et de gauche".
"Si nous ne nous ressaisissons pas, dès le mois de mai prochain, ou dans cinq ans, ou dans dix ans, le Front national (FN) sera au pouvoir", estime-t-il. L'ancien banquier d'affaires affirme proposer "le seul discours alternatif au FN" dans une interview au magazine Le Point qui publie les bonnes feuilles de "Révolution".
Chômage, cannabis et Europe
En matière sociale, Emmanuel Macron veut s'attaquer à la France "des situations acquises et des rentes garanties". Il propose de transformer l'assurance chômage en filet de sécurité financé par l'impôt et d'ouvrir les allocations aux employés qui démissionnent.
Côté sécurité, l'ancien conseiller de François Hollande propose de rétablir une police de proximité. Il plaide également pour une dépénalisation de la détention de cannabis en petite quantité "afin de désengorger les tribunaux".
Sur le plan international, Emmanuel Macron veut lancer des conventions sur le projet européen dès 2017. Il estime par ailleurs que la France se montre trop interventionniste à l'étranger et plaide pour une paix au Proche-Orient passant par "la reconnaissance d'un Etat palestinien".
"Un certain art du story telling"
Dès mercredi, la sortie du livre a bénéficié d'une large couverture médiatique en France, accompagnée de confidences de proches du politicien et de la diffusion d'un documentaire. "Emmanuel Macron pratique l’art de se vendre, même s’il s’en défend", écrit ainsi Le Monde, relevant "un certain art du story telling".
Le Point souligne lui le manque de détails dans "Révolution". "Cette voie médiane (...) est séduisante. Mais elle mériterait d'être incarnée dans un projet détaillé et chiffré", estime l'hebdomadaire. "Rien de nouveau sous le soleil", écrit de son côté Le Figaro, ce qui "n'enlève rien à l'intérêt du livre", selon le quotidien.
Face à cette offensive d'Emmanuel Macron, le Parti socialiste français s'organise. La semaine prochaine, une lettre sera envoyée aux candidats PS aux législatives afin qu'ils s'engagent à soutenir le vainqueur de la primaire de la gauche, à laquelle l'ancien banquier ne participe pas, a révélé France Info mercredi.
tmun